C'est quoi une bonne chaussure pour courir? CapRol
Podcast Santé Sport de CapRol avec Ruben Sandiano C'est quoi une bonne chaussure pour courir

 | 2023

C’est quoi une bonne chaussure pour courir?

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Les intervenants

  • Ruben Sandiano : propriétaire du magasin Running Conseils
  • Juliette Corgnet : Physiothérapeute

Transcription du Podcast

Juliette: Bonjour et bienvenue sur le podcast Santé Sport de CapRol. Aujourd’hui, nous allons parler de chaussures de course à pied avec Ruben. Bonjour Ruben.

Ruben: Bonjour.

Juliette: Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas, s’il te plaît?

Ruben: Alors je m’appelle Ruben Sandiano, je suis Argentin d’origine. Un sportif très polyvalent, un gros amateur de rugby et de judo. Et puis la course à pied, parce que je ne sais pas marcher.

Juliette: Tu ne sais que courir ! Tu as un magasin à la Tour-de-Peilz qui a une atmosphère un peu particulière. Est-ce que tu peux nous expliquer l’atmosphère que tu essayes de dégager dans ce magasin?

Ruben: Wow! Alors ce magasin, c’est un magasin spécialisé en course à pied, walking, marche, trail, mais aussi pour Madame et Monsieur tout le monde qui a besoin de bonnes chaussures. Mon but, c’est de rendre heureux la personne. Donc moi, je ne veux pas vendre la chaussure. C’est la personne qui va acheter ce que je vais lui conseiller.

La biomécanique de la course à pied

Juliette: On va déjà commencer par une chose simple, c’est la biomécanique de course. Est- ce que tu arrives à nous expliquer brièvement la biomécanique de course?

Ruben: Wow!

Juliette: Oui, c’est vaste !

Ruben: Oh, c’est très large. On devrait passer vraiment longtemps.

Juliette: On ne va pas faire un cours de biomécanique. Mais à peu près, comment ça se passe ?

Ruben: Donc le corps il se divise en trois parties. Déjà, on doit être aligné pour essayer d’avoir un impact léger. Comment je pourrais expliquer… Le pas et l’impact doivent être légers et souples.

Juliette: OK, un impact souple et léger pour qu’il y ait une bonne absorption des chocs.

Ruben: Ça veut dire que l’impulsion des chocs, on va le faire avec nos articulations. Ça veut dire que si je fais un grand pas, je vais engendrer plutôt un impact sur le calcanéum, le talon. Donc ce n’est pas harmonieux. La biomécanique s’est très vaste en course à pied.

Juliette: Vous regardez tout le corps ?!

Ruben: Il faut regarder tout le corps. La posture, la pathologie, l’historique de la personne… C’est très très complexe. On peut faire des analyses très complètes. Au magasin on fait des analyses de 45min, 1h pour pouvoir conseiller la bonne chaussure à la personne.

Juliette: C’est ce que vous faites au magasin, ce qui n’est pas forcément fait dans les autres magasins. Tu fais une analyse sur un tapis de course ?

Analyse globale du client

Ruben: Alors, Non. J’ai ma philosophie et mes connaissances, je vais t’expliquer en deux mots comment ça se déroule. Quand la personne passe la porte d’entrée, je suis déjà en train de la scanner. Sa posture, ses épaules, ses longueurs de mains, … je regarde si il appui plus sur une jambe ou sur une autre.

Ruben: Et puis on passe quelques questions : où il court, combien de fois il court, si il y a des blessures, des antécédents, les sports qu’il a pratiqués, si il port des semelles orthopédiques, si il souffre des mollets, si il souffre du tendon d’Achille… Toutes ces questions, je les mets dans un petit tiroir.

Ruben: La personne, je la mets pieds nus, je la fais marcher sur une ligne d’environ 15m aller-retour. Ensuite, je lui fais faire deux ou trois exercices posturaux, en pliant les genoux avec une jambe levée, ect… Là l’analyse me donne déjà 20 à 30 %. Je vois déjà la posture de la personne. C’est très complexe, c’est très très complexe. On voit le gens qui partent en varus ou en valgus. Il y a des personnes qui ont les genoux en X, … c’est très très difficile. Ensuite je les mets les pieds au podoscope, ça c’est pour voir si ils ont un un pied en arche ect … pour comprendre mieux l’analyse. Ensuite je le fais courir sur un tapis. Le tapis pour moi donne 20 %, très peu de références. Je le film et ensuite on va à l’extérieur, et je le fais courir avec une paire de chaussures. Laquelle, je ne pense pas qu’elle ira, pour voir la stabilité.

  • Scanner le client : posture, physionomie, attitude, …
  • Questionnement du client : types de courses, antécédents sportifs et médicaux, attentes du clients, …
  • Analyse de marche et exercices posturaux
  • Analyse au podoscope
  • Analyse sur tapis de course
  • analyse de la course avec chaussure

Juliette: OK, donc une chaussure à la limite qui n’est pas adaptée pour voir s’il est totalement instable. Et ensuite cela te permettre d’évoluer dans la qualité de la chaussure ou vers la chaussure qui correspond au client.

Ruben: Vers la chaussure qui correspond au client. On va parler de ce dont on a parlé avant. Quelle éducation on a donné à notre corps? Est-ce que j’ai l’habitude de courir avec des chaussures souples, des chaussures rigides ? Est-ce que j’ai toujours couru avec un support plantaire, des chaussures rigides, avec des drops hauts ? … C’est très, très vaste, donc c’est une grande analyse. A la fin de la journée c’est fatigant.

Juliette: En fait, tu vas prendre le client. Tu essayes de récupérer un certain nombre d’informations assez globales. Et puis, petit à petit, tu vas aller vers la meilleure chaussure qui lui correspond.

Ruben: Je veux aller dans la meilleure chaussure qui va lui correspondre et que lui il va avoir. Parce qu’il ne faut pas oublier qu’il y a des milliers des pieds différents. Il y a les valgus, des quintus, il y a des haglund et il y a des maladies de Morton. Wow, c’est énorme, mais c’est une passion.

Le drop, c’est quoi ?

sentiersduphoenix.be

Juliette: On entend souvent parler du drop et les gens ne savent pas forcément à quoi ça correspond. Qu’est ce qu’un drop?

Ruben: Alors un drop, c’est simple, c’est la différence qu’on va avoir entre l’appui des métatarses et l’appui du calcanéum. Donc cette différence qu’il y a entre l’avant et l’arrière, on appelle le drop. Donc si derrière il y a 10mm et devant il y en a 5mm, on a un drop de 5.

Juliette: Et pour toi, il faut avoir un drop de combien ? Quel est le drop idéal pour courir ?

Ruben: On revient à la même chose qu’avant, quelle éducation on a donné à notre pied. Un coureur talons va chercher l’amorti. Tant qu’il ne se blesse pas, de mon point de vue, il peut continuer à courir avec les talons. Après, il faut voir. Moi, personnellement, je conseille des drop faibles. Parce qu’on se dirige vers une posture et une mécanique plus naturelles.

runners.ouest-france.fr

Ruben: Quand on est debout droit, notre pied avec la cheville et la jambe on est à 90°. Donc, quand on va courir, on va arriver à une attaque de 90°. Si le coureur arrive avec les talons et donc un autre degré ce n’est pas l’idéal.

Ruben: Mais le drop, c’est très personnel, parce que si je marche toujours avec des chaussures de chantier avec un drop de 14-16mm, je ne peux pas passer du jour au lendemain à un drop faible. Si une femme va travailler avec des talons toute la journée, ses mollets vont remonter, ils vont être assez haut, avec un tendon d’Achille qui va raccourcir. Donc il faut vraiment faire attention à ces drop et ce n’est pas donné à tout le monde.

Doit-on courir avec un amorti ?

Juliette: Au niveau de l’amorti, toi tu préconise d’avoir pas mal amorti ou non ?

Ruben: Alors s’est toujours la même chose. Comment je vais courir ? Est-ce que j’ai besoin d’un amorti ou pas ? Il y a des gens qui sont en surpoids et ils courent pieds nus. Il y a des gens qui sont en surpoids et qui ont des chaussures très plates et sans amorti. C’est nous qui faisons l’amorti avec nos articulations. Après, il faut s’interroger sur la distance que l’on veut faire. A un moment donné notre corps va être fatigué, et il aura besoin d’un petit amorti. Mais là on est déjà dans l’extrême.

Juliette: Oui, il y a vraiment une notion d’adaptation, au final. 

Ruben: C’est important.

Juliette: On ne passe pas de beaucoup d’amorti à plus du tout d’amorti, on risque de se blesser.

Ruben: Non, non. Les drops de 4-6-8mm, sont des chaussures qui ont beaucoup amorti. Il y a une mémoire à appliquer au corps progressivement. Il faut y aller très très progressivement. Donc pour passer d’un drop de 12 à un drop de 0 par exemple, pour moi, c’est six mois à une année de travail, sans se blesser.

6 mois à 1 année pour passer d’un drop 12 à un drop 0, sans se blesser !

Juliette: A quand même.

Ruben: Il ne faut pas négliger que courir, c’est désagréable. Commencer à courir, ce n’est pas évident. C’est ingrat. Et puis déjà que si on est un coureur confirmé, commencer à zéro, il faut avoir la tête. De toute façon la majorité des coureurs ils ont la tête, autrement, on n’arrive pas à courir qu’avec les jambes.

Quelle chaussure pour un débutant ?

Juliette: Sur quelqu’un qui n’a jamais couru, qui est un débutant mais qui n’a vraiment jamais couru. Tu leur conseillerais de commencer avec quel type de chaussures ? Parce que dans cas, il n’a pas été conditionné à un type de course.

Ruben: Alors pour moi, c’est simple, on va questionner la personne et on va voir un peu les antécédents qu’elle a. Je suis à 90% convaincu qu’il faut la mettre avec un drop faible et des chaussures souples et larges. Donc presque des natural running.

L’importance de la largeur de la chaussure

Juliette: Justement sur cette notion de largeur de chaussures. Moi, j’ai des chaussures de running qui sont assez larges, d’autres sont beaucoup plus fines. Quelle est la différence et quel est l’intérêt d’avoir des chaussures plus larges ?

clinique-pied.com

Ruben: C’est la maîtrise du pied, donc il y a tout qui va travailler, dès le cinquième à le premier il va travailler. Tout le pied va travailler. Il ne faut pas négliger que notre pied a une mécanique incroyable. C’est la maîtrise du pied, parce qu’on ne va plus courir avec les talons, on va courir avec le mi pied. Donc on gestionne le sol. C’est là que je dis des fois, c’est assez rigolo, si je veux faire des pas chassés aujourd’hui, je ne vais pas appuyer avec les talons, je vais appuier à plat. Donc quand je vais courir, je vais avoir la maîtrise au sol quand je suis à plat.

Juliette: Donc cela va être favorisé par des chaussures qui ont un avant du pied plus large. 

Ruben: Exactement, un box assez large où le pied va travailler.

Juliette: Un pied qui paraît moins maintenu par des chaussures serrées.

Ruben: Mais c’est une question d’habitude. Souvent les personnes disent, je ne suis pas soutenu. Mais c’est une question d’habitude. Ce qu’il ne faut pas négliger c’est qu’on va travailler en mocassins, nos pieds ils sont en pointe, … Il y a certaines chaussures je ne sais pas comment ils font, c’est du 43 mais ils ont une petite pointe de 48. Voilà, Il y a beaucoup d’espace libre.

Le poids et l’usure de la chaussure

Juliette: Le poids des chaussures a beaucoup évolué, elles sont beaucoup plus légères qu’avant. Par contre, est-ce qu’elles sont plus fragiles ? Et puis, dans l’activité du running, en tant que compétition, quel est l’intérêt d’avoir des chaussures légères ?

Ruben: Alors la chaussure légère, il y a un calcul scientifique qui se fait. Moins de poids va avoir la chaussure, plus performant on va être. Si aujourd’hui je mets deux litres de lait sur mon dos, à la longue, je vais les sentir. Donc la chaussure légère, elle va être plus performante. Aujourd’hui, il y a beaucoup de matériaux qui se font, mais on rentre malheureusement dans un système de consommation. Donc les chaussures sont plus légères, mais elles s’usent plus vite. Mais si on revient à ce qu’on a dit avant : lorsqu’on court en natural running, c’est nous qui faisons l’amorti, c’est nous qui faisons avec une grande partie de notre corps l’amorti; donc la chaussure dans ce cas là va durer beaucoup plus longtemps, que si on courait avec les talons ou si on courait avec cet amorti de la chaussure.

Juliette: Tu as une dynamisme quelque part qui t’amène plus de souplesse et moins de frottement.

2500Km

Ruben: On va muscler le pied. On va habituer le pied à être plus musclé, à être plus fort. On aura moins besoin de cet amorti, donc c’est assez simple. Je dirais que comme ma philosophie c’est d’être proche du sol, plus les personnes vont être proche du sol, plus elles vont utiliser les chaussures, plus elles vont user les chaussures et moins elles vont acheter de chaussures si on veut. J’ai un client qui est venu avec une marque de chaussures minimalistes avec un zéro drop. La chaussure avait 2500km. Certaines personnes à 600km changent déjà leurs chaussures parce qu’ils n’ont plus l’amorti.

Juliette: 2500km, il y avait des trous dans la chaussure ?

Ruben: Oui, oui! On rigolait parce que lorsqu’il marchait sur un mégot, il le sentait, c’est assez rigolo.

Quelle chaussure pour les enfants ?

Juliette: Au niveau des enfants, qui font de la course à pied, tu leur donne quoi comme chaussures ?

Ruben: Alors malheureusement là …, j’ai trouvé déjà une marque avec une chaussure avec des drops de 4 et souples. Les enfants, il faut les mettre proche du sol, il faut muscler leurs pieds. Malheureusement, à l’âge de 10-12 ans, ils vont vouloir avoir certaines marques de chaussures avec ci avec ça, parce que c’est la consommation.

Juliette: Avec plein d’ornements autour qui pèsent très très lourds.

Ruben: Voilà, c’est ça. Et la chaussure elle coûte CHF 100 pour un enfant qui va se coucher,et puis le lendemain, il va grandir de pieds, et puis à la poubelle. 

Running conseils et la prévention des blessures en course à pied

Juliette: J’ai vu que le magasin organise aussi des conférences.

Ruben: Oui. J’aime beaucoup organiser des conférences et faire des formations pour transmettre la prévention des blessures. C’est la première question où je n’ai peut être pas été assez complet dans ma réponse. Quand j’ai ouvert mon magasin, c’est un magasin spécialisé, c’est un magasin pas comme les autres. Je suis aussi, je pense, pas comme les autres. Je vais travailler sur la prévention des blessures. Pourquoi ? Parce que dans ma jeunesse, il n’y avait pas ce qu’il y a aujourd’hui. On était poussé pour faire des sports. On était poussé pour faire des performances, mais il n’y avait pas cette prévention des blessures. Et puis, malheureusement, je n’ai jamais commencé et fini un championnat de rugby qu’en étant blessé. Parce que je me blessais à l’entraînement, parce que je tirais, je tirais, je ne m’écoutais pas. Alors tout ce que j’ai acquis comme expérience des blessures, maintenant, j’essaie de le transmettre aux gens pour qu’ils ne se blessent pas. C’est pour cela que dans mon magasin, on travaille sur la prévention de blessures, c’est le numéro 1.

Ruben: J’ai une petite histoire qui est arrivé hier. J’ai vendu une paire de chaussures à une personne. Comme on dit la mécanique, c’est très compliquée, très difficile. Cette personne vient chez moi avec des douleurs. Elle est partie avec une paire de chaussures. Pour chaque client on a un dossier avec ses coordonnées et tout ce qu’il a ect… Et puis j’ai réfléchi pendant le week-end, et je lui ai écrit un email en lui disant qu’il doit revenir avec les chaussures et ses anciennes chaussures, pour le reanalyser. Et puis effectivement, je m’étais trompé.

Juliette: OK.

Ruben: Ça arrive de se tromper, on n’ai pas parfait.

Juliette: On est tous humains. Après, ce qui est intéressant, c’est cet intérêt de vouloir trouver la chaussure qui correspond au client pour pouvoir l’accompagner dans son sport sans qu’il ne se blesse.

Ruben: Sans qu’il ne se blesse.

Juliette: Donc oui, on ne trouve pas forcément ça dans tous les magasins.

Ruben: Non, non. Et puis il ne faut pas négliger qu’aujourd’hui, c’est dur à dire, mais il y a 30 à 40 % des coureurs (qui courent déjà) qui se blessent. Chez les nouveaux coureurs, il y a entre 50 et 70 % qui se blessent. Chez mes nouveaux clients, 70% ce sont des gens qui viennent avec des douleurs et des blessures. Donc ils me mettent une grosse pression.

Juliette: Oui, donc tu as un rôle qui est hyper important sur l’accompagnement et l’écoute. C’est plus que vendre des chaussures ?

semelleorthopedique-ortheseplantaire.com

Ruben: Oui, c’est ça. Moi je dis toujours je ne vends pas des chaussures, je veux les conseiller et je vais les proposer. Ça m’arrive des fois que des clients partent sans chaussures. C’est une discussion assez délicate, les semelles orthopédique. Parfois je dis au client d’aller faire une semelle orthopédique, un support plantaire parce qu’on n’a pas d’autre choix.

Juliette: On n’arrive pas à faire autre.

Ruben: Parce que oui, c’est très particulier. Il faut voir pourquoi je vais courir, combien de temps je vais courir, si je veux faire simplement un petit footing, si j’ai la volonté de travailler ma mécanique et puis ne pas mettre de support plantaire. Il y a une grosse question a se poser par rapport à la personne qui va venir chercher des chaussures.

Juliette: L’analyse du client et en même temps ses objectifs personnels.

Juliette: Mais toi, tu a une formation par rapport au pied ?

Ruben: Alors j’ai fait cinq ans comme technicien orthopédiste sans CFC. Et puis j’ai travaillé dans un centre comme technicien orthopédiste où on traitait 70-80% de sportifs.

Juliette: Au niveau expérience orthopédie, ça va. Lol

Ruben: Je me sens à l’aise. Je voudrais être plus complet par rapport à ça. C’est pour ça que je continu de me former. Je continu à chercher des formations pour me poser des questions. 

Juliette: Oui, compléter le regard et évoluer aussi avec la science.

Ruben: Oui la science elle évolue … une question aujourd’hui c’est les chaussures carbone Wow!

La chaussure carbone

danslateteduncoureur.fr

Juliette: On fait le débat sur les chaussures carbone?

Ruben: C’est sûr que c’est un grand débat. Moi, je ne suis pas pour à 100 %. Si on va chercher la performance, on va la trouver avec les chaussures carbone. Pour moi, c’est du matériel Doping. Ça ne convient pas à tout le monde, loin de là. J’ai beaucoup, mais beaucoup de clients qui courent avec des carbones, et qui se blessent. Avec le carbone, si on part on valgus, en pronation, c’est mort. On ne peut pas, vraiment on ne peut pas.

Juliette: La réception sur le pied est meilleure avec le carbone ? Ma première réflexion à moi, ce serait de me dire qu’à la limite, pour le pied, c’est plus difficile. Mais, je n’en sais rien.

Ruben: Je n’ai pas assez de connaissances scientifiques, peut-être pour aller très très loin avec ça.

Juliette: Bon, c’est de la nouvelle technologie. C’est assez récent quand même, le carbone.

Ruben: Alors c’est une économie d’énergie. Et une économies d’oxygène. Parce qu’une fois qu’on va prendre une certaine vitesse, la chaussure va nous amener presque tout seul. Par contre, parce qu’on est haut, les personnes hyperlaxes risquent de se tordrent les chevilles. Les personnes sensibles de la traversée métatarsienne risquent aussi d’avoir mal parce que c’est dur. Les personnes qui ont des quintus, des hallux valgus, ils vont être sensibles. C’est très, très particulier, …

Juliette: C’est un peu affaire à suivre, le carbone.

Ruben: Oui, par contre j’ai testé une chaussure en carbone. Moi, je ne peux pas courir mais j’en ai testé une.

Juliette: À l’heure actuelle, tu ne peux pas courir …

Ruben: Et je n’y vais pas pour courir… Une chaussure que j’aime bien. C’est une marque de natural running, qui a un box assez large devant et un drop 0. Donc n’étant qu’un drop 0, la chaussure n’est pas si haute. Et donc le pied travaille déjà mieux. Et puis ils ont créé des lamelles pour chaque phalanges en carbone. Donc le pied travaille beaucoup mieux qu’une plaque rigide.

Juliette: Mais après il faut vraiment que l’appui au niveau des doigts corresponde … si ce n’est pas du sur-mesure …

Ruben: C’est pour ça que le carbone aujourd’hui, je ne sais pas où on va, ça doit être très personnalisé. Et puis le carbone, c’est comme une voiture de course, on l’utilise le jour J. Mais on doit s’adapter un petit peu avant.

Juliette: Oui, il y a toujours une adaptation au niveau matériel.

Running conseils organisateur d’évènements et de conférences

Juliette: Il y a une prochaine conférence de prévue par Running conseils ?

Ruben: Alors, je suis en train de chercher. J’ai déjà deux personnes en vue. Ainsi qu’une journée test que je suis en train de préparer. Ces deux ans ça nous a amené un peu de recul sur beaucoup de choses. Et puis maintenant, je veux mettre mon énergie pour 2023. 2022 je pense que je vais organiser encore une conférence, un débat-conférence. Et puis 2023 je vais organiser ma journée test avec environ 40 stands, avec des chaussures, médecins du sport, physiothérapeutes, ostéopathes, ect…

Juliette: On peut trouver toutes ces informations sur le site

Ruben: Qui est en construction.

Juliette: Oui, mais qui sera bientôt fini.

Ruben: Autrement sur les réseaux sociaux, c’est encore plus facile. Sur Instagram et Facebook, c’est là où je suis assez dynamique.

Juliette: On mettra tous les liens.

L’école de course

Juliette: Et puis vous avez aussi une école de course ?!

Ruben: On a une école de course, où on est environ 50 inscrits. Chaque mardi, on est entre 20 et 25 personnes. Cette écoles de course a été créé avec mon ami Rudy Rodriguez qui fait de l’ultra trail et moi-même. Et puis on est entouré par ma team de running conseils. Des personnes qui ont des connaissances en jeunesse et sport, les soins, ect … Notre école de course, on l’appelle l’école de course, malgré qu’il y a des gens qui courent très rapides, ils font 34 minutes les 10km, et il y a des personnes qui font 1h10 les 10km. Nous, on travaille tous les mardis quelque chose de différent. Aujourd’hui, on va travailler par l’exemple abdos fessiers, du renforcement, échauffement et on va finir pour une course relais. Mais on va mélanger tous les gens. Autrement, on sépare en deux ou en trois groupes.

Juliette: OK, c’est intéressant parce que, c’est communautaire, ça permet d’apprendre pas mal de notions pour les coureurs non expérimentés. Il y a la motivation et l’esprit de groupe.

Ruben: Et puis le groupe est très sain parce qu’on n’est pas dans une philosophie, aujourd’hui je suis mieux que toi. On est tous pareils, on est tous dans le même panier.

Juliette: Excellent! Est ce qu’il y a des choses que tu voulais rajouter sur la chaussure de running … ou moi j’ai une question supplémentaire …

Chaussure de trail

Juliette: Alors en un, quelle est la différence entre les chaussures de running sur du plat et du bitume et les chaussures de trail ?

Ruben: OK, donc la chaussure de trail, c’est simple, il doit avoir un grip pour être en sécurité. Souvent les personnes veulent avoir des chaussures polyvalentes. Ça n’existe pas. Comme un pneu de voiture, ça n’existe pas, un pneu hiver-été. Donc si on veut être en sécurité en montagne, il faut avoir un grip. Et puis, si on veut courir avec une chaussure avec un grip sur le goudron, on va l’user trop vite. Et puis ce n’est pas agréable, ce n’est pas dynamique.

Juliette: Limite, ça ralentit un peu.

Ruben: Ce n’est pas l’idéal.

Quelle chaussure pour la randonnée en montagne

Juliette: Qu’est ce que tu penses: J’ai des patients qui me disent souvent, « rassurez vous, quand je vais en montagne, je prends des grosses chaussures de montagne montantes ». Personnellement, à chaque fois, je rigole. Mais qu’est-ce que tu considères, si on doit juste faire des randonnées en montagne sans parler d’alpinisme ni de running, y aller avec des simples baskettes ? Qu’est ce que tu en penses ?

Ruben: Je pense qu’il faut travailler la mécanique de notre corps, la proprioception. Si on a des chaussures qui sont montantes, on va endormir un petit peu notre musculature de la cheville et toutes les fascia latas. Je conseille fortement des chaussures basses. Malgré, le fait qu’il y a aussi aujourd’hui la nouvelle technologie. C’est fini ces chaussures hautes rigides, Les chaussures hautes, elles sont aussi souples. Après il faut voir la personne. Donc il faut personnaliser. Une personne âgée, une personne hyperlaxe … Et puis si on fait de la haute montagne, oui, on met des chaussures hautes. Mais autrement, il faut travailler la mécanique, il faut avoir des bons crampons et basta.

Juliette: Chaussures au plus simple pour travailler notre corps, et le stimulé. C’est le même principe que les ceintures lombaires. Si je porte une ceinture lombaire, arriver à un moment, ma musculature du dos et/ou du ventre ne va plus travailler. Il faut stimuler notre corps.

Ruben: Il faut stimuler le corps, c’est ça.

La durée de vie de la chaussure de running

Juliette: Autre chose sur le running ou ou la chaussure de running ?

Ruben: Alors, simplement sur la chaussure de course à pied et sur l’usure de la chaussure, c’est très très important. Encore une fois, on revient sur la question, comment je vais courir, quelle éducation j’ai donné à mon pied, sur quel terrain je vais courir, ect … Mais la chaussure, elle a une durée de vie et ça, il ne faut pas le négliger. L’usure de la chaussure de course à pied peut avoir beaucoup de facteurs.

Ruben: L’EVA, c’est le matériau qui porte la majorité des chaussures. Cette mousse, elle va avoir une durée de vie de 2 ans. Après deux ans, l’impact va être beaucoup plus sec, plus direct.

Ruben: Ensuite il y a les kilométrages de la chaussure. Ensuite comment je vais courir. Ensuite, comment je vais utiliser ma chaussure. Si avec ma chaussure, je cours quatre fois par semaine et que je fait des fractionnés toujours avec la même chaussure, cela ne va pas le faire. Il faut laisser reposer la chaussure. C’est comme un canapé. Si je suis assis toujours à la même place, il prendre la forme de mon corps. Dans la chaussure, elle va être écrasée. À ne pas négliger qu’on multiplie fois deux, fois trois le poids à plat. Et puis on va écraser la chaussure, si on court toujours avec la même chaussure. Donc il faut la laisser respirer un peu. Et pour ça, il faut alterner les chaussures.

Ruben: Par rapport à la chaussure, je dis toujours à mes clients ne restez pas toujours avec la même marque et le même modèle. Mes clients le savent très bien. Ils viennent chez moi, et ils se laissent guider. Et puis je les fais tester.

Juliette: Parce qu’au final, ils s’habituent trop ?

Ruben: On s’habitue trop. Et puis les marques ne vont pas nous poser la question si on était bien, parce qu’on a utilisé le modèle 22 23 24 ? Non. Donc aujourd’hui, les marques leader qu’on avait avant, c’est fini. Il faut être polyvalent dans les marques. Et puis il y a des marques inconnues qui sont sur le marché, qui peuvent être très très, très bien.

Juliette: OK.

Ruben: Maintenant, certaines marques, on paye la marque, et le prix!

Juliette: Oui.

Juliette: Merci beaucoup Ruben. C’était très intéressant. Pour ceux qui sont intéressé, il y a le groupe de course. Les réseaux sociaux pour les conférences. Et puis moi je vous dis à bientôt.

Ruben: À bientôt. Merci.

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Ruben Sandiano

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