La réadaptation cardiaque – Episode 2

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Les intervenant

  • Marisa Azevedo : Physiothérapeute à l’HRC.
  • Juliette Corgnet : Physiothérapeute

Transcription du Podcast

Juliette: Bonjour et bienvenue sur le podcast Santé Sport de CapRol. Aujourd’hui, nous allons reparler de la réadaptation cardiaque, épisode 2 avec Marisa Azevedo. Bonjour Marisa !

Marisa: Salut Juliette !

Juliette: Peux-tu brièvement te représenter pour ceux qui n’ont pas vu l’épisode 1 ?

Marisa: Je suis physiothérapeute, je travaille à la HRC (Hôpital Riviera Chabalais) à Rennaz. Et je suis une des référentes en réadaptation cardiaque. J’ai fais le CAS à l’HUG.

La fonction du coeur

Juliette: Peux-tu nous expliquer à quoi sert le cœur, quelle est sa fonction ?

Marisa: Le cœur, c’est la pompe de notre organisme, qui va jouer un rôle très très important dans la circulation sanguine. Il va permettre au sang de venir oxygéner tous nos organes. Et ça, pendant toute notre vie. D’où l’importance de bien le travailler.

Juliette: C’est le principe du moteur.

Marisa: Exactement.

L’anatomie du coeur

Juliette: Peux-tu nous parler, nous expliquer un petit peu l’anatomie du cœur ?

Marisa: Le cœur c’est un gros muscle à l’arrière du sternum, qui bat constamment, involontairement. Il est enveloppé dans un sac à deux enveloppes qui permet les mouvements normaux du cœur.

Marisa: Ensuite, après cette paroi, on a le myocarde. C’est la partie principale du muscle, ce qui fait les contractions. Et, plus à l’intérieur, on a ce qu’on appelle l’endocarde, les parois internes de notre cœur.

Juliette: Donc, il a différentes couches. Et puis, apparemment, il a aussi différentes cavités. Est-ce que tu peux nous expliquer les différentes cavités du cœur?

Marisa: Donc on a ces trois couches. Et puis le cœur, il a deux parties, même si c’est un gros muscle. Il a deux cavités le ventricule droit et le ventricule gauche. Et deux oreillettes aussi de chaque côté, avant l’entrée de ces cavités les ventricules. On a aussi les grosses artères qui permettent que le sang passe vers les poumons et tout l’organisme.

Une pompe qui permet la circulation du sang

Juliette: Le coeur a donc quatre cavités, quatre chambres cardiaques. L’ensemble est une pompe qui va permettre la circulation du sang. Est-ce que tu peux nous expliquer à quoi ça correspond, comment tout cela fonctionne ?

Marisa: Oui, les quatre chambres cardiaques … Donc tu te réfères aux oreillettes qui sont au niveau supérieur de notre cœur et les ventricules un peu plus inférieurement.

Marisa: Le côté droit de ce cœur va recevoir notre sang qui n’est pas riche en oxygène, désoxygéné. Sang qui va entrer par les veines cave dans l’oreillette droite.

Marisa: Une fois le sang désoxygéné dans l’oreillette droite, cette oreillette va se contracter. Permettant ainsi le passage du sang dans le ventricule droit.

Marisa: Le sang va par la suite sortir du ventricule droit pour aller vers le poumons.

Marisa: Il pourra alors bien s’oxygéner et revenir des poumons vers le cœur gauche.

Marisa: Le sang oxygéné partira du coeur gauche pour aller dans tout l’organisme enrichir nos tissus en oxygène, et ainisi avoir un bon fonctionnement.

Juliette: OK, donc le coeur permet vraiment l’oxygénation des tissus. C’est un peu un système de recyclage. Le sang arrive désoxygéné dans le cœur et revient oxygéné dans le cœur pour repartir dans la circulation générale. Pour pouvoir nous nourrir.

Marisa: C’est tout un travail de coordination. Tu as tout un tas de structures dans ce cœur, des oreillettes, des valves qui se ferment, qui s’ouvrent … En se fermant, elles empêchent le reflux dans le mauvais sens. D’autres s’ouvrent pour que cela passe dans le bon sens, c’est incroyable.

Juliette: Donc on peut avoir quand même passablement de dysfonctions cardiaques qui peuvent entrainer des soucis assez importants.

Marisa: Oui exact.

La réadaptation cardiaque muscle le coeur ?

Juliette: On dit souvent que la réadaptation cardiaque c’est muscler le cœur. Mais en réalité, la réadaptation cardiaque correspond à quoi ? Vous muscler quoi ? Quelles sont vos caractéristiques ? Comment travaillez-vous ?

Marisa: En réadaptation cardiaque, on travaille le cœur … Une fois qu’on sollicite le cœur, on est en train de travailler tout notre système cardio vasculaire. Il n’y a pas que le cœur, il y a tout le restant des muscles, la circulation … Tout est travaillé. Mais une fois qu’on le sollicite, on le rend plus performant. On le voit par exemple, chez les grands sportifs. Ils ont une fréquence cardiaque au repos plus basse. Justement parce que leur cœur est en bonne santé. Il a donc besoin de battre moins vite pour apporter la même oxygénation dans tout l’organisme.

Juliette: Il est plus efficace, plus performant. Donc il a moins besoin de battre rapidement.

Juliette: Quelqu’un qui n’est pas entraîné, lorsqu’il va commencer à courir un peu son rythme cardiaque va grimper directement.

Marisa: Le but, c’est vraiment d’essayer de l’entraîner pour qu’il travaille moins à chaque effort. On l’observe à la fin du traitement, la fréquence cardiaque au repos est diminuée par rapport au début. Et à l’effort, pour un même effort le ressenti en début et en fin de traitement sera différent. Les patients vont nous dire que c’est plus facile ; et là on pourra aller de l’avant, faire un peu plus.

Juliette: L’entraînement du cœur, lui permettra d’être plus performant, plus efficace. Mais si la musculature est aussi plus efficace, l’environnement est alors favorable. C’est toujours un ensemble.

Marisa: C’est tout un travail. C’est pour ça qu’on fait du renforcement global. On travaille avec les APA chez nous. Leur rôle, c’est de faire du renforcement surtout. Mais il y a aussi le côté endurance. On le fait sur des vélos, sur des tapis. On ne fait pas un travail de force mais surtout un travail de mouvement sur le long terme.

Travail en endurance ou en force

Juliette: Justement, est-ce que c’est plus intéressant de travailler la force ou l’endurance ? Est-ce qu’en fait il y a un élément particulier qui prédomine l’un par rapport à l’autre ?

Marisa: L’un va avec l’autre. Si on n’a pas de force, on n’aura pas d’endurance. Et si on n’a pas d’endurance, on ne pourra pas vraiment être efficace quand on travaille la force. Donc les deux sont importants.

Juliette: Toujours la notion de globalité. Au final, il faut toujours travailler un petit peu de tout.

Marisa: Oui, on ne peut pas avoir l’un sans l’autre.

La fréquence cardiaque maximale

Juliette: Au niveau de la fréquence cardiaque, souvent, on parle de fréquence cardiaque maximale. Peux-tu nous expliquer cette notion?

Marisa: La fréquence cardiaque maximale en théorie, et cela s’utilise de moins en moins, pour une personne en bonne santé en fait un calcul qui est FCmax = 220 – l’âge. Ce calcul théorique s’utilise de moins en moins. La fréquence cardiaque maximale est individuelle pour chaque personne. On va l’atteindre quand on atteint l’effort maximal que l’on arrive à faire. A partir de là, on peut faire des entraînements et rester un peu en dessous de cette valeur là.

Juliette: Comme tu le disais tout à l’heure, chacun a sa propre fréquence cardiaque. Et en plus d’un point de vue individuel, la fréquence cardiaque va varier en fonction de la capacité physique, et de l’entraînement. La fréquence cardiaque n’est pas la même chez une personne entraînée et une personne sédentaire.

Marisa: Exactement, c’est ce que j’allais dire. Avec le même âge et le même poids entre une personne sportive et une personne sédentaire, la fréquence cardiaque maximale ne peut pas être la même. Et pour les gens qui ont des problèmes cardiaques, dans ce cas, c’est le cardiologue qui fait un test d’effort ou autre pour trouver sa fréquence cardiaque maximale. Lors de l’entraînement, le cardiologue va nous donner les consignes de jusqu’où on peut aller avec le patient. C’est vraiment au cas par cas. Chaque personne est différente. Et puis il faut qu’on se base sur des valeurs individuelles. On ne peut pas avoir un chiffre global.

Approche physiothérapeutique chez les patients sédentaires

Juliette: Dans le cadre d’un patient sédentaire, peux-tu nous expliquer ce que tu fais comme exercices ? Tu commences par quoi ? Quelle est ton approche?

Marisa: Ça dépend. Comme je dis toujours, chaque personne est une personne. Si je vois un patient sédentaire, obèse, qui arrive à peine à marcher, parce qu’il ne sort jamais de son fauteuil, et regarde la tv toute la journée. Je vais lui proposer peut être de débuter l’entraînement sur un cyclo ergomètre assis. Et commencer par travailler doucement les jambes et progresser dans ce sens là. Par la suite faire des exercices avec des passes de ballon assis aussi. Puis progresser, pour la marche, augmenter le périmètre de marche. Compter le nombre de pauses qu’il doit faire pour un même périmètre, et essayer de diminuer ces pauses au fur et à mesure et progresser dans ce sens là.

Marisa: Il y a d’autres sédentaires qui bougent, qui font un peu de marche la journée. Et dans ce cas, je vais l’aborder autrement. On peut essayer de faire du tapis, mettre une pente plus élevée. Travailler en endurance peut être dans un premier temps. Faire du renforcement avec des TheraBand. Tu connais les élastiques où on peut avoir plusieurs résistances. Et progresser aussi dans ce sens là.

Approche physiothérapeutique les patients sportifs

Juliette: Dans le cadre d’un sportif, quelle serait la différence ? Je présume que tu ne ferais pas la même chose ?

Marisa: Ah non, pas du tout. Les sportifs souvent, on a deux cas principaux. Soit le grand sportif qui a peur parce que cela lui est arrivé quand il était en train de faire son entraînement. Il a donc peur que cela lui arrive à nouveau. Il va avoir beaucoup d’appréhension. Dans ce cas là, on va essayer d’utiliser ses activités à lui, de faire un entraînement dans son champ de confort, d’activités qui lui sont habituelles. Et lui faire comprendre ses limites. C’est-à-dire qu’on a déjà les consignes du cardiologue, par exemple la fréquence cardiaque. On va expliquer au patient qu’il a atteint chez le cardiologue une valeure X au niveau de sa fréquence cardiaque et donc que le cardiologue nous dit qu’on peut aller jusque là. On va s’entraîner, et faire quelques séances comme ça. On demande au patient de nous donner son ressenti. Et au fur et à mesure de l’entraînement, cela va être de plus en plus facile et on progressera comme ça. On va donc lui faire connaitre ses limites et progresser dans ce sens, avancer dans ce sens.

Juliette: Et lui donner confiance en lui aussi.

Marisa: Lui donner confiance aussi. Et on a le deuxième cas, qui ne comprend pas ce qui lui est arrivé et n’accepte pas. Et donc veut continuer à avoir sa vie sportive normale. Et donc là, on lui explique sa mise en danger. Il faut lui faire comprendre encore une fois où sont ses limites. Il faut qu’il les regarde pour ne pas que son cœur souffre et pour ne pas qu’il ait une récidive. On va faire à peu près le même entraînement que dans le premier cas mais avec une approche différente. Donc le premier cas la patient a peur, le deuxième cas n’a pas peur parce qu’il n’accepte pas la situation. Mais dans ce dernier cas, il faut que le patient comprenne jusqu’où il peut aller. Là, on va utiliser la fréquence cardiaque maximale qui nous a été donnée par le cardiologue, ainsi que ces ressentis. Et évoluer dans ce sens là.

Juliette: C’est toujours un accompagnement individuel par rapport aux patients et par rapport au vécu du patient.

Le bienfait ressenti de la réadaptation cardiaque

Juliette: Comment vous voyez, objectiver le bienfait de cette réadaptation cardiaque en fin de traitement?

Marisa: Comme je te l’ai dis, pour un même effort fait en début de traitement, le ressenti ne va pas être le même. Le patient sera beaucoup plus à l’aise parce que cet effort va être beaucoup plus facile. Et il verra qu’il arrive à faire beaucoup plus d’effort, en ayant moins de difficultés. Par rapport par exemple à l’essoufflement, à sa force musculaire. Par rapport à son endurance, parce qu’il arrive à faire, par exemple le vélo plus longtemps. C’est cela qu’on voit en fin de traitement. Ils sont contents.

Juliette: Majoritairement, ils le ressentent tous ? Les patients ont souvent tendance un peu à oublier l’état dans lequel ils arrivent.

Marisa: Ça arrive souvent. Mais on a un tableau, où on note à chaque fois plusieurs paramètres. Dont l’échelle de Borg, qui correspond à leur ressenti pour un effort déterminé. On note leur fréquence cardiaque à chaque fois et on leur montre le tableau à la fin du traitement. Souvent ils nous disent: « Ah ouais, quand même, au début, ce n’était pas génial ». Et puis je leur dis:  » vous voyez, maintenant, vous arrivez à faire ça. Et votre cœur, il souffre moins parce qu’il a même baisser sa fréquence cardiaque pour un effort plus élevé.

Juliette: Vous leur montrez, leur expliquez, de façon chiffrée leur évolution. ils objectivent ainsi qu’il y a eu du changement.

Marisa: Mais il y en a d’autres qui le voient. Ils nous disent : « Ah ouais, maintenant, j’arrive à mieux respirer, j’arrive à aller en montagne sans trop m’essouffler ». Donc ils reprennent une vie normale, quasiment comme avant. Mais en connaissant leurs limites. Et ils font plus attention maintenant à leurs symptômes. Parce que notre corps a une mémoire aussi. Donc ils vont reconnaître s’il y a quelque chose qui ne va pas. Ça, c’est aussi important.

Juliette: Leur apprendre à être à l’écoute d’eux-même.

Marisa: C’est ça, oui.

L’entraînement physique ne suffit pas

Juliette: Est ce que tu aurais d’autres notions qui te paraissent importantes à communiquer par rapport à cette pompe, à ce coeur ?

Marisa: Bon, il n’y a pas que l’entraînement physique. Ça, c’est une partie très, très très importante qu’il ne faut pas oublier. Mais il faut en prendre soin. Il faut avoir une alimentation saine aussi. Il faut diminuer le stress. Il faut savoir se détendre parce que ça, c’est hyper important aussi. Donc, je le dis à chaque fois. Et voilà, si on fait tout ça …

Juliette: Nous, les physiothérapeutes, on travaille au niveau physique, même si on travaille aussi plein d’autres choses en accompagnant le patient. Mais c’est vrai qu’à côté, la nutrition, l’hygiène de vie, le fait d’être bien dans son corps et dans sa tête. Comme tu le dis, diminuer le stress, la charge mentale, c’est quand même très important pour notre santé de façon générale.

Marisa: Et ça, on le connaît. Les gens qui ne sont pas bien moralement et qui sont tout le temps en stress, ont souvent des petits soucis cardiaques.

Juliette: Donc au final, la grande conclusion c’est toujours la même chose bouger plus et essayer d’être heureux.

Marisa: Oui, oui.

Juliette: Merci Marisa.


Juliette: Merci et à bientôt sur le podcast Santé Sport de CapRol.

La réadaptation cardiaque – Episode 1

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Les intervenants

  • Juliette Corgnet : Physiothérapeute
  • Marisa Azevedo : Physiothérapeute à l’HRC

Transcription du Podcast

Juliette: Bonjour et bienvenue sur le podcast Santé Sport de CapRol. Aujourd’hui, nous allons parler de la réadaptation cardiaque avec Marisa Azevedo. Marisa peux-tu te présenter stp ?

Marisa: Je suis physiothérapeute. Je travaille depuis quelques années à l’HRC (Hôpital Riviera Chablais) à Rennaz. J’ai fait une spécialisation en rééducation cardio-vasculaire. Je suis une des référente à l’hôpital en ce moment.

A quoi correspond la réadaptation cardiaque ?

Juliette: On a donc la bonne personne pour parler de la réadaptation cardiaque. Est-ce que tu arriverais à nous expliquer à quoi correspond la réadaptation cardiaque?

Marisa: Elle est destinée aux patients qui ont connu un problème, un soucis au niveau cardiaque ou cardio-vasculaire. Notre rôle en tant que physiothérapeute est de les éduquer, pour avoir une hygiène de vie plus saine. Et surtout de les réentraîner à l’effort, pour qu’il puisse par la suite le faire seuls. Nous voulons ainsi éviter une récidive.

Juliette: OK, c’est donc une rééducation, une réhabilitation à l’effort, dont un des buts est d’amener les patients à devenir autonomes dans leur prise en charge. A faire, ainsi en sorte qu’ils reviennent dans la vie de tous les jours, de façon la plus normalement possible. D’une certaine façon, la réadaptation cardiaque c’est le mouvement?

Marisa: Oui.

Juliette: Donc, même si on a eu un accident cardiaque, le premier message qu’on peut déjà retenir, c’est qu’il ne faut pas avoir peur de l’activité physique ?!

« Même en cas d’accident cardiaque, il ne faut pas avoir peur de l’activité physique »

Marisa: Non, il ne faut pas avoir peur ! Bien sûr que lorsque quelqu’un a eu un infarctus, selon la sévérité, il faut qu’il apprenne avec des professionnels de la santé, qu’il apprenne jusqu’où il peut aller au niveau de l’effort. Il a un coeur qui est un peu sensible à l’effort. C’est pour cela qu’il y a ces programmes de réadaptation cardiaque.

Les 3 phases de la réadaptation cardiaque

Phase 1 de la réadaptation cardiaque

Juliette: On veut réadapter le coeur à l’effort, d’où l’intérêt d’aller chez les professionnels dans un premier temps. A ma connaissance, il y a trois phases pour la réadaptation cardiaque. Est ce que tu peux nous expliquer déjà la phase numéro 1 ?

Marisa: Numéro 1, c’est lorsque le patient arrive à l’hôpital. C’est la phase critique, quand il a fait son premier malaise, premier ou deuxième peu importe. Mais c’est la phase d’hospitalisation, où l’on va essayer de résoudre ce problème, vraiment dans une phase initiale. La phase 1, c’est la phase d’hospitalisation si on veut.

Juliette: Donc la réadaptation elle commence déjà au lit du patient, quand on se retrouve à l’hôpital. Vous commencez par quoi, c’est du mouvement ou … ?

Marisa: Cela peut être des exercices respiratoires aussi dans un premier temps, cela dépend vraiment de la sévérité, et de ce qu’ils ont fait comme intervention. Il y a des patients qui ont un problème tellement grave qu’ils n’arrivent pas à sortir du lit tout de suite parce que leur coeur bat trop vite ou qu’ils ont une tension artérielle trop haute. Il faut qu’on contrôle tout cela avant. Mais on peut déjà faire quelque chose. On peut déjà travailler au niveau respiratoire. On peut commencer à bouger un petit peu les bras, voir comment le corps fonctionne. On surveille tout ça avec les médecins, les infirmiers, … On regarde la progression avec aussi la prise en charge médicamenteuse qui va avoir un rôle important dans la phase 1 pour pouvoir progresser dans les exercices. Mais l’objectif principal, c’est de les bouger le plus tôt possible.

Juliette: Donc, il y a vraiment une collaboration très étroite entre l’aspect purement médical, médicamenteux, et l’aspect physiothérapie.

Marisa: Oui c’est sur !

Phase 2 de la réadaptation cardiaque

uliette: La phase numéro 2 elle correspondrait à quoi ?

Marisa: La phase numéro 2, c’est lorsque le patient sort de l’hôpital et qu’il a besoin de poursuivre son entraînement, le mouvement. Un bilan cardiologique est fait chez un cardiologue. A ce moment là, le cardiologue l’envoie chez nous en ambulatoire ou en stationnaire. Je sais qu’il y a des centres qui le font en stationnaire. Il y aura alors, toute une rééducation physique qui se met en place. Mais il n’y a pas que physique. Il aussi des patients qui ont besoin de savoir comment ils mangent parce que ils mangent mal. L’alimentation est primordiale pour notre santé, mais pas que cardiaque, mais pour tout le reste. Donc, il y a toute une prise en charge tellement grande avec ses patients …

Juliette: C’est de la rééducation et aussi de l’éducation.

Marisa: Oui. Nous, notre rôle de physiothérapeute, c’est de les réentraîner, de les faire bouger, et de leur faire comprendre jusqu’où ils peuvent aller. Ce qu’on utilise à l’entraînement, c’est la fréquence cardiaque. On regarde jusqu’où ils peuvent aller, comment ils se sentent, pour ne pas qu’ils fassent de malaise. Et puis, on essaye de progresser l’effort chaque fois que les séances avancent.

Juliette: Puis on les dirige aussi, je pense à gérer la respiration durant l’effort pour éviter que le pulse n’augmente ?!

Marisa: Oui, oui c’est tout un l’entraînement.

Juliette: Donc, à la phase 2, le cardiologue va vous faire un bilan. Selon ce bilan, vous aurez des données chiffrées, qui vont vous permettre de travailler et de rassurer le patient, et de surveiller le patient pendant un certain temps.

Marisa: Oui, il faut qu’on connaisse sans problème et qu’on sache s’il y a des indications spécifiques. Le cardiologue, par exemple ne veut pas qu’on atteigne une fréquence cardiaque X pour ce patient, donc on va respecter ça.

Juliette: Le travail de rééducation est toujours pluridisciplinaire, mais est-ce surtout à la phase 2 qu’on va avoir les diététiciens ou le psy ou d’autres professionnels, ou c’est durant toute la réadaptation ?

Marisa: Ça pourrait déjà commencer dans la phase 1, la phase d’hospitalisation. Mais très souvent, le temps est tellement court qu’on n’a pas le temps de le faire. Ou alors, les diététiciennes ne sont pas tout de suite disponibles, ou bien ils ont un abordage tellement court qu’ils n’ont pas le temps de tout leur dire, ou de tout mettre en place.

Juliette: Elle dure combien de temps à peu près cette phase 2. Y-a-t-il y a un temps déterminé ?

Marisa: Alors ce sont 30 séances de physiothérapie chez nous, trois fois par semaine, donc trois à quatre mois. En stationnaire je pense que ça dure six semaines environ.

Juliette: Donc, ça veut dire que pendant toute la phase 2, le patient peut être demandeur, et c’est à ce moment là qu’il devrait ou qu’il faut qu’il soit demandeur d’aide supplémentaire auprès de vous pour faire intervenir des collègues.

Marisa: Après, nous on peut aussi leur proposer de l’aide. Parce que lorsqu’on connaît le dossier du patient, on sait déjà si c’est un patient qui a un peu de poids , qui a un IMC un peu élevé. Ou si c’est un patient qui a déjà eu une aide psychologique, il faut peut être voir si il a encore cette aide psychologique, si il en a besoin ou autre. Si c’est des fumeurs, voir si ils ont besoin d’aide. Très souvent, lorsque les fumeurs ont un infarctus, ces patients là, et ils arrêtent directement de fumer.

Juliette: C’est le traumatisme qui fait l’élément déclencheur.

Marisa: Excat. Et souvent, ils n’ont pas le réflexe de demander de l’aide. Et là, on les informe qu’on on a des tabacologues à l’hôpital, des psychologues. Et normalement, ils acceptent de l’aide, un premier rendez vous, en tout cas. Et puis ils viennent les voir ou ils prennent rendez vous par téléphone.

Juliette: C’est là où on voit quelque part que notre métier de physiothérapeute, il est global. On traite le patient dans sa globalité. Même si on ne fait pas tous les métiers, notre métier, ça reste physiothérapeute ; On est à l’écoute du patient et c’est aussi à nous d’amener le patient, à aller voir des collègues, que ce soient les psy et que ce soit les nutritionnistes …

Marisa: Mais je pense que les autres collègues ont aussi un peu ce rôle.

Juliette: Oui, la sphère médicale. Nous, on a accès plus facilement aux patients, plus longtemps ?!

Marisa: Après c’est vrai qu’ils passent beaucoup de temps avec nous. Donc on a cette chance de pouvoir les voir pendant deux heures, trois fois par semaine. On discute beaucoup, donc on connaît davantage leurs besoins.

La phase 3 de la réadaptation cardiaque

Juliette: ça c’est intéressant. Et la phase numéro 3 correspond à quoi ?

Marisa: Alors la phase numéro 3, c’est lorsque le patient est passé par la phase 1, la phase 2 et qu’il a pris l’autonomie de se prendre en charge tout seul.

Juliette: Il a tout appris. Il est autonome dans la poursuite de sa rééducation.

Marisa: C’est ça. Donc, le but, c’est qu’il choisisse une activité, un endroit où la faire, avec une régularité par semaine.

Juliette: C’est là où on rappelle que l’important, c’est la régularité. Si on veut obtenir des résultats, il faut une certaine régularité.

Marisa: Oui ça ne serre à rien de faire une par mois …

Juliette: Vous vous avez maintenant la phase 3 à l’hôpital de Rennaz ?

Marisa: Oui, on a des APA qui travaillent avec nous. Ils nous aide à faire la phase 2 aussi, en travaillant en binôme avec nous. Et c’est eux qui prennent en charge la phase 3. En ce moment, ils font une fois par semaine, une heure de temps pour les patients qui veulent faire avec nous. Ils font en fin de journée, surtout pour que les gens qui travaillent puissent venir. Ce sont des groupes donc c’est plus stimulants pour eux. Et comme c’est à l’hôpital, je pense qu’ils sont un peu plus rassurés.Juliette00:10:36La réadaptation est forcément en groupe ou peut être en individuel.Marisa00:10:40Elle peut être en individuel.

Juliette: C’est selon la gravité du patient ou le besoin du patient ?

Marisa: Oui, il y a des patients qui sont très faible et qui n’arriveraient pas à suivre un groupe, au niveau des efforts. Donc, à ce moment là, c’est mieux de les prendre en individuel pour avoir des exercices plus adéquats et être vraiment tout le temps à côté. Parce qu’avec un groupe, on est là, mais on les voit en global, on passe souvent vers les uns et les autres. Mais des fois, on a le dos tourné sur ceux qui sont en train de faire du vélo, par exemple derrière nous. Donc on n’est pas rapprochés tout le temps, autant qu’en individuel.

Juliette: Donc on peut passer à côté. En même temps, l’émulision de groupe, elle est intéressante.

Marisa: Oui, c’est beaucoup plus stimulant et les patients apprécient énormément.

Juliette: Ils font un partage d’expérience, ils se rendent compte qu’ils ne sont pas tout seul.

Marisa: Oui c’est ça !

Evolution des patients ces dix dernières années

Juliette: ça fait longtemps que tu fais de la réadaptation cardiaque. Est-ce que tu as vu une différence dans les patients ? Est-ce qu’ils sont plus jeunes, plus vieux, plus gros, avec plus de comorbidités, plus de femmes? As-tu observé un changement particulier ou pas du tout, sur les dix dernières années ?

Marisa: Pas forcément… Des jeunes, ça dépend quel âge tu entends par jeune ?

Juliette: Mais ça dépend toujours quel âge on a (rire).

Marisa: 50 ans, c’est jeune, 60 ans aussi. Et ça dépend.

Juliette: Vous avez plus de 40 ans, vous avez plus du 70-80 ans ?

Marisa: On a plus de 50 ans.

Juliette: OK, plus de 50 ans.

Marisa: Oui, je pense que les jeunes, maintenant ont tellement d’informations qu’une bonne partie arrive à avoir une hygiène de vie plus saine qu’il y a 30 ans en arrière. Mais on a aussi des jeunes, mais moins fréquemment, heureusement. Mais c’est très souvent des pathologies génétiques. Ce n’est pas des pathologies dégénératives, si on peut le dire comme ça …

Juliette: Est-ce qu’il y a une différence entre les hommes et les femmes par rapport au risque cardiaque ? Est ce que vous avez plus de patientes ? Est ce que vous avez plus de patients ?

Marisa: On a clairement plus de patients hommes que de femmes. Les femmes, elles sont un peu protégées par les hormones, jusqu’à la phase initiale de la ménopause. Et puis après, les risques sont les mêmes que les hommes. Donc on n’a pas très souvent des femmes jeunes. Même dans les âges un peu plus avancés, on a qu’en même un pourcentage plus petit que les hommes. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce qu’elles aiment la vie à la maison et qu’elles s’occupent un petit peu moins d’elle. Je ne sais pas. Et il y a aussi le fait que les femmes aient des symptômes un peu différents des traditionnels quand elles font un infarctus. Et très souvent, on arrive à les récupérer un peu tard. Donc, ça, c’est un facteur aussi qui fait que on est moins de femmes.

Juliette: C’est à dire qu’elles arrivent en post accident un peu plus blessées ?

Marisa: Oui. Et puis ça se peut qu’elle fasse un arrêt cardiaque parce que on n’a pas détecté le problème cardiaque à temps.

Juliette: Il y a aussi le fait que les femmes ont tendance à être moins plaintives. Je pense que tout le monde sera d’accord là dessus. Mais en même temps, dans notre éducation, l’infarctus, la douleur à la poitrine, etc…, c’est surtout les hommes. Les hommes, on pense directement infarctus, alors que la femme pas forcément. C’est peut être un a priori de ma part, mais c’est le sentiment que j’ai. Donc peut être aussi qu’elles font moins de prévention, qu’elles se préoccupent moins et qu’au final elles appellent peut être trop tard.

Marisa: Oui, mais tu sais, Juliette, les femmes, elles ont vraiment des symptômes très atypiques souvent. J’ai eu le cas, je me souviens, il y a quelques années, d’une patiente qui est venue aux urgences parce qu’elle avait des douleurs affreuses à l’estomac. Elle est restée, je ne sais pas combien de temps à l’hôpital pour ça. Et au final, c’était un infarctus qu’elle était en train de faire.

Juliette: Elle avait quel âge ?

Marisa: Je me souviens plus, mais elle était, je crois, 50/60 par là autour.

Juliette: On cherchait autre chose.

Marisa: On cherchait autre chose qu’un problème cardiaque.

Juliette: Et puis, l’ECG n’était peut être pas si flagrant que ça. Mais comme quoi, souvent, au niveau médical, on peut passer à côté de choses sans forcément s’en rendre compte. ça c’est encore un autre débat sur le tri. Faire le tri aux urgences, je pense que ce n’est pas facile ! Après, c’est aussi la problématique des gens d’être trop plaintif ou pas assez plaintif. Des fois, il faut savoir insister, mais certains insistent trop. Et après au niveau médical, on ne sait plus si c’est du sérieux ou pas.

Les facteurs de risques cardio-vasculaires

Juliette: Est-ce que tu peux nous citer les facteurs de risque cardio vasculaires? A quoi on doit faire attention ?

Les facteurs de risques sur lesquels on peut agir

Marisa: La sédentarité, on peut on peut corriger ça, tout le monde pour corriger ça. Le tabac. Ceux qui fument, je sais que c’est difficile d’arrêter de fumer, mais chercher de l’aide. C’est tellement important. Il n’y a pas que les problèmes cardiaques qui surviennent du tabac, il y en a plein d’autres.

Juliette: Je rappelle que le sevrage à la nicotine, c’est 15 jours, sauf erreur. Donc, ce n’est pas si énorme que ça. Après, c’est facile à dire quand on le vit pas. Et par la suite, c’est vraiment psychologique, avec une notion de perte d’habitudes.

Marisa: Mais c’est pour ça que je dis il faut demander de l’aide.

Juliette: Il faut demander de l’aide. Et pour moi, étant une ancienne fumeuse, je pense qu’il faut aussi se préparer. Il y a des gens qui ont peur d’arrêter de fumer parce qu’ils ont peur de grossir. Et c’est vrai qu’en général, le métabolisme de base est plus élevé quand vous fumez. Donc, lors de l’arrêt du tabac, en général, vous prenez 5 kilos. Mais ça peut être aussi une motivation pour regarder son alimentation. Et puis, les bienfaits de l’arrêt du tabac sont clairement démontrés.

Marisa: Tu te sens mieux maintenant que tu as arrêté ?

Juliette: Ah oui ! Pour rappel, quand on arrête avant 40 ans, on récupère la courbe de survie de quelqu’un qui n’a pas fumé. Cela ne veut pas dire que votre système respiratoire n’a pas souffert et qu’on ne voit pas de conséquences. On en voit, on peut en voir. Mais il faut garder en tête que l’arrêt du tabac avant 40 ans vous ramène à une courbe de survie classique. Et qu’en même temps, cela peut être que du bien pour beaucoup de choses. Et peut être pour le portefeuille aussi. Donc, il y a le tabac …

Marisa: Il y a le tabac. Le cholestérol, l’hypertension, ça c’est des choses qu’il faut contrôler chez le médecin et un autre …

Juliette: Le stress …

Marisa: Et oui le stress. Et oui, il y a plein d’infarctus qui se font sous stress. Le stress surtout, le stress cumulé. Il faut vraiment essayer de contrôler ça et encore une fois, chercher de l’aide si besoin.

Juliette: Surtout à l’époque actuelle. Parler, parler et éviter d’accumuler de la surcharge mentale qui fait qu’à un moment ça ne va plus.

Les facteurs de risques sur lesquels on peut agir : La sédentarité, le tabac, l’hypercholestérolémie, la tension artérielle, l’alimentation, le surpoids, le diabète, l’alcool, et le stress.

Les facteurs de risques sur lesquels on ne peut pas agir

Juliette: Par contre, il y a des facteurs aussi sur lesquels on ne peut pas forcément agir. Il y a de l’hérédité, à ma connaissance ?

Marisa: Oui, il y a l’âge aussi. On ne peut pas le changer. Les facteurs génétiques, tu viens de le dire.

Juliette: Le fait d’être un homme, c’est un facteur un peu plus important que celui d’être une femme, sachant qu’on est protégé avant la ménopause. Après la ménopause de souvenirs, il y a aussi la cholestérolémie qui a tendance à augmenter. Donc, c’est pour ça qu’on a peut-être tendance à prendre un peu de poids. D’où l’intérêt de l’alimentation avec l’âge qui avance. L’intérêt du mouvement avec l’âge qui commence.

Marisa: Plus l’âge avance, plus on a besoin de bouger !

Juliette: Et de prendre soin de soi.

Les facteurs de risques sur lesquels on ne peut pas agir : Hérédité, âge, sexe masculin.

Juliette: Est ce que il y avait d’autres choses que tu voulais nous partager par rapport à la réadaptation cardiaque?

On a compris qu’il y avait trois phases. Qu’on commençait le mouvement dès la phase 1, dès le lit de l’hôpital, que ce soit un petit mouvement ou un grand mouvement.

On a compris aussi qu’il faut éviter le stress, éviter les facteurs de risques externes du type le tabac par exemple. Qu’il existe des centres, que vous êtes là aussi pour aider les patients.

Comment intégrer un groupe de réadaptation cardiaque

Juliette: Tous les patients peuvent-ils venir vous voir ? Alors je ne parle pas forcément en phase 1. Imaginons qu’on ait un problème cardiaque, qu’on est suivi par notre cardiologue, et qu’on sente que l’âge avance, qu’on commence a avoir du mal à souffler, à respirer à la montée des escaliers. Est ce qu’on peut rentrer dans un cadre de réadaptation cardiaque?

Marisa: Oui. Il faut que le cardiologue soit d’accord, parce que tant que le cardiologue n’est pas d’accord, on ne peut pas le faire. On ne peut pas prendre l’autonomie de dire vous, vous venez en réadaptation cardiaque. On a besoin d’un bilan et on a besoin d’être sûr que la patient a tous les médicaments qu’il faut pour qu’il puisse faire des efforts contrôlés.

Juliette: Etre sûr que tout est bien stabilisé.

Marisa: Oui bien stabilisé, exactement. Si des choses ne sont pas contrôlées, on ne commence pas.

Centre spécialisé, physiothérapeute, coach ou fitness ?

Juliette: A partir du moment où le patient est stable et que les choses vont bien, il peut toujours se tourner vers les physio pour l’amener à être autonome dans sa réhabilitation à l’effort. Est-ce qu’un patient cardiaque qui est stabilisé, qui a eu son problème cardiaque il y a plusieurs années, qui est suivi par son cardiologue et qui voit qu’avec le temps sa capacité diminue, qu’il a des difficultés à monter les escaliers et qui a entendu parler de cette réadaptation cardiaque ; Est ce qu’il peut venir vous voir, vous? Ou est ce qu’il peut aussi aller voir des physio en cabinet privé ou dans des centres ?

Marisa: Oui. Alors oui, tout à fait. Il faut juste qu’il refasse un bilan chez le médecin, ou le cardiologue, et qu’il soit suivi par des professionnels de la santé dans un premier temps.

Juliette: A partir du moment où on est sûr qu’au niveau médical, les choses sont stables, il peut faire une réadaptation, une rééducation comme tout le monde. En poussant un petit peu, arrivé à un certain stade d’autonomie, puisqu’en fait, c’est ce qu’on cherche à leur apprendre avec la réadaptation cardiaque, est ce que par la suite, on les incite à aller au fitness tout seul ou à s’aider d’un coach, d’un Personal Trainer?

Marisa: Soit l’un, soit l’autre. Moi, ce que je leur dis : ils ont le choix, ils peuvent choisir l’activité qu’ils veulent faire par la suite puisque ils savent maintenant jusqu’où ils peuvent aller en termes d’effort. Fitness ou un coach ? Moi, je préfère toujours qu’il y ait une surveillance. Mais s’ils veulent allez en fitness, ils sont libres de le faire. S’ils veulent être suivis par un coach, ça me va aussi.

Juliette: Oui, le principal, c’est de continuer à bouger, de faire une activité physique. Et d’utiliser les coachs ou les personal trainer pour se motiver si besoin. Mais en contrepartie, il faut aussi prévenir. Parfois, les gens oublient, une fois qu’ils ont l’impression d’être en bonne santé. C’est toujours intéressant de prévenir de ses antécédents cardiaques qu’on soit au fitness ou autre.

Ne pas oublier de prévenir de ses antécédents cardiaques !

Marisa: Ce n’est pas la période où ils ont eu la réadaptation cardiaque qui va faire toute la différence, c’est le après. Donc, c’est du long terme.

Juliette: C’est ce qu’on disait sur le sport. Faire une fois par mois, ça sert à rien. C’est la même chose. C’est un nouveau départ. Il y a eu un accident, et on fait un nouveau départ en mettant toutes les chances de notre côté : du mouvement, de la nutrition, et no stress … Et puis, on essaye de profiter. Est ce que tu aurais un autre message à faire passer, à part le mouvement?

Marisa: Moi, comme physio, je dis à tout le monde il faut bouger, tout le monde est capable de le faire pour votre santé. Et maintenant que vous avez entendu les facteurs de risque, si vous en avez un ou plusieurs d’entre eux, chercher de l’aide. Et puis, ayez une vie saine, une hygiène de vie saine, c’est tellement facile. Il faut juste la mettre en route et c’est simple.

Juliette: La mettre en route. Ça devient une habitude et on se rend compte que ça fait du bien.

Juliette: Merci Marisa pour toutes ces informations. Et puis pour nous à bientôt sur le podcast de CapRol.