Le coaching santé CapRol
Le coaching santé - Alexandre Burnier

 | 2023

Le coaching santé

Vous pouvez regarder ce podcast sur notre chaîne youtube.

Vous pouvez écouter ce podcast sur :

Les intervenants

Alexandre Burnier : Préparateur physique et remise en forme

Juliette Corgnet : Physiothérapeute

Transcription du podcast

Juliette : Bonjour et bienvenue sur le podcast Santé Sport de CapRol. Aujourd’hui on se retrouve avec Alexandre. Est-ce que tu peux te présenter, stp ?

Alexandre : Donc je m’appelle Alex. Je travaille, ici à Vevey en tant que coach sportif dans le centre CST+. C’est un centre de sport et thérapie. Je vous en parlerai un peu plus tout à l’heure. Je fais ce métier depuis environ sept ans.

C’est quoi un coach ?

Juliette : Peux-tu nous définir à quoi correspond un coach ?

Alexandre : C’est une question très vague, car le coaching, ça peut toucher n’importe quel domaine. Mais là, je vais parler spécifiquement du coaching sportif, voire même du coaching santé. Ça c’est ma spécialité. Et du coup, le coaching santé, je le définirais comme une personne qui donne des outils à quelqu’un qui est dans le besoin pour pouvoir atteindre ses objectifs de santé. Donc un guide en gros.

Le coaching santé, je le définirais comme une personne qui donne des outils à quelqu’un qui est dans le besoin pour pouvoir atteindre ses objectifs de santé.

Juliette : Un guide, un accompagnant.

Coaching santé et APA, quelles différences ?

Juliette : Est-ce qu’il y a une différence entre les APA et le coaching santé ou coaching sportif ? Je sais qu’on est dans un domaine assez vague et que les choses ne sont pas encore bien définies. Les gens ne connaissent pas non plus les APA, Activité Physique Adaptée. Y-a-t-il une différence ?

Alexandre : Ça se rejoint. Selon moi, il y a énormément de choses qui se rejoignent. Pareil, on en parlera tout à l’heure, mais avec des métiers comme la physiothérapie, APA, coaching, ce sont des métiers qui veulent apporter le bien physique ou mental à quelqu’un qui est dans le besoin. Un APA va plutôt suivre une personne qui est blessée d’une manière qu’on qualifiera de limitante. Alors que le coach, lui, va travailler avec quelqu’un qui n’a pas nécessairement de lésion, de blessure ou de gêne quelconque.

Juliette : Votre population cible, c’est une personne qui est en bonne santé. On s’entend sur le terme bonne santé. Ou qui veut améliorer sa santé, mais qui n’est pas dit pathologique.

Une approche santé et une approche performance

Juliette : Quel type de population draines-tu ici ?

Alexandre : Alors personnellement, je travaille principalement avec des personnes qui sont en recherche de santé. C’est Monsieur et Madame tout le monde, entre 30 et 55 ans et qui veulent améliorer leurs qualités de vie physique ou mentale. Elles sont liées, évidemment. Mais c’est principalement ces recherches là : perte de poids, prise de masse musculaire, reprise de l’activité physique. C’est mon pool de population. Et je travaille avec des collègues qui sont eux, axés un peu plus sur la performance. Là le but, c’est vraiment de rechercher la performance athlétique dans telle ou telle discipline.

Juliette : Donc chaque coach, va déterminer quelle est sa marge de travail.

Alexandre : Même si on se recoupe par rapport à nos activités. Notre demande principale, ici à Vevey, c’est la santé. C’est une prestation qui coûte. Elle est prise en charge par les assurances complémentaires parce que notre centre est reconnu Qualicert, mais c’est à hauteur de 200 à 1000 francs par année. C’est donc clairement limitant par rapport à ce que la physiothérapie, par exemple, peut être prise en charge.

Alexandre : À Crissier, dans notre deuxième centre, c’est Loan qui s’occupe principalement de tout ce qui est performance. Que ce soit des programmes d’entraînement ou alors un accompagnement de préparation physique, générale ou spécifique.

Juliette : La personne arrive et en fonction de ses besoins, vous la diriger vers telle ou telle personne. Ok, et toi tu prends monsieur et madame tout le monde, tu ne vas pas forcément vers la performance.

Alexandre : Si je ne suis pas légitime, si je ne connais pas le domaine ou si un collègue est plus spécifique dans ce domaine là, on va rediriger.

Juliette : D’où l’intérêt de travailler en équipe.

Un travail d’équipe au CST+

Alexandre : C’est en équipe, pas uniquement entre coachs, mais aussi avec les autres corps de métier qui travaillent dans ce centre.

Juliette : Ce qui est intéressant, c’est la communication entre les différents métiers. D’où l’intérêt de travailler coach et physio ensemble.

Alexandre : On a vraiment cette vision, de mettre la personne qui est en recherche de suivi, au centre. Et d’avoir nos compétences qui gravitent autour. Donc, on a principalement la physiothérapie à Vevey et à Crissier. Il y a aussi coaching sportif, massage, nutrition, puis psychologie du sport. Elle est aussi formée dans la préparation mentale pour les athlètes.

Juliette : Donc c’est assez global, axé santé et axé sport.

Préparation à la saison de ski

Juliette : Toi, ton sport de prédilection, c’est quoi ?

Alexandre : À la base, le ski.

Juliette : Pour les skieurs, tu es tout bon, donc !

Alexandre : Je suis bon. Il y a aussi des collègues physiothérapeutes qui ont fait des sélections pour les JO à ski cross. Donc on est bien calés au niveau ski.

Juliette : La préparation au ski, ça a commencé ?

Alexandre : Ça a commencé, ça y est. Il faut s’y prendre en avance ! Ce sont des groupes, 1 à 2 fois par semaine, selon les demandes. Ces groupes ont pas mal de succès, car les gens prennent gentiment conscience que c’est une activité physique. Et qu’on doit s’y préparer avant, pour éviter les blessures, c’est l’objectif principal. Pouvoir prendre du plaisir lorsqu’on met les skis aux pieds. Et éviter ses premières journées avec des grosses courbatures. Ou alors simplement la peur de se faire mal et du coup avoir un peu moins de plaisir.

Pourquoi une préparation au ski ?

Juliette : Comment justifierai-tu cette nécessité d’une préparation physique avant le ski pour motiver les gens ? Beaucoup se disent non sédentaires, et pensent ne pas avoir besoin de préparation. Ils se disent que ça va aller et puis qu’ils ont skié toute leur vie et que tout va bien. Quels sont tes arguments pour leur dire, que c’est quand même super méga important plusieurs mois avant ?

Alexandre : J’ai envie de dire qu’on ne donne pas à boire à un âne qui n’a pas soif. Concrètement, si quelqu’un est persuadé qu’il est prêt physiquement et qu’il n’a pas besoin de cette préparation, je ne vais pas lui courir après et lui dire, « tu as besoin de cette préparation ». Je suis là volontiers pour aider si les gens ont des questions. Mais quelqu’un qui n’a pas envie de faire sa préparation ne va pas la faire. Ça, il faut le savoir. C’est un peu mon avis par rapport à ça.

Alexandre : Mais concrètement, quelqu’un qui est intéressé à faire sa préparation, quelqu’un qui peut être actif quand bien même, il court ou qu’il nage, ou va au fitness, et qui veut préparer sa saison de ski. L’aspect sur lequel je vais insister, c’est la spécificité du sport, surtout avec l’évolution du matériel ces dernières dizaines d’années. C’est vraiment un sport qui est très demandeur au niveau physiologique et du coup, il faut être prêt principalement pour éviter les blessures. Donc ça, c’est vraiment l’aspect que je mets en avant.

Juliette : Ce qui est certain, c’est que chaque sport a sa spécificité. Souvent, les gens vont avoir une hygiène de vie et/ou être sportif, courir un petit peu et ainsi de suite. Mais ils ne vont pas faire de renforcement spécifique par rapport à leur sport. Ils ne vont pas entretenir une musculature spécifique par rapport à leur sport. Et là ils ne comprennent pas pourquoi ils blessent. Il y a quand même des exercices spécifiques ou une orientation … aller faire du foot et que du foot … les footeux ne font pas que du foot au niveau professionnel. Donc le ski c’est la même chose.

Alexandre : Le ski c’est pareil.

Juliette : Et encore plus parce qu’il y a quand même la moitié de l’année où on n’en fait pas et en général, ils sont toute la journée dessus.

La course à pied et le ski de fond

Alexandre Burnier préparateur physique et remise en forme nous parle du coaching santé.

Alexandre : On peut prendre comme exemple deux activités qui sont très similaires, la course à pied et le ski de fond. Ce sont deux activités qui se recoupent un peu. Concrètement, quelqu’un qui court régulièrement va pouvoir faire son activité de ski de fond sans trop de problème. On conseille quand même une préparation physique générale pour simplement les capacités physiques de la personne et améliorer les performances, si c’est ce qu’on cherche. Mais le ski de piste, il n’y a pas grand chose qu’on fait l’été d’une manière qu’on va dire volontaire qui ressemble à ces efforts là. C’est donc pour ça qu’on veut se préparer spécifiquement.

Combien de temps avant la saison de ski ?

Juliette : Combien de temps à l’avance ?

Alexandre : Idéalement, on se prépare, on va dire six, neuf mois à l’avance

Juliette : Six, neuf mois à l’avance !

Alexandre : Ça dépend de ce qu’on recherche de nouveau. Ce qu’on fait ici en groupe, c’est trois mois à l’avance. On commence en septembre en se disant qu’en décembre on aura les premières bonnes neiges pour pouvoir aller skier. Pour ceux qui ne vont pas chercher la neige sur les glaciers, s’il en reste … Du coup, ça permet d’avoir une adaptation physiologique, parce que c’est ce qu’on recherche avec l’entraînement. C’est vraiment cette adaptation là.

Avec l’entraînement, on cherche une adaptation physiologique.

Juliette : Oui, les trois mois, c’est le minimum pour avoir cette notion d’adaptation. Après, si on veut être performant dans le sport, c’est toute l’année.

Alexandre : Je vais vraiment faire tout du long de notre discussion la distinction entre les personnes qui recherchent le plaisir, la santé et puis les athlètes, ceux qui cherchent la performance. C’est vraiment deux publics différents.

Juliette : Deux populations avec un mental différent.

Alexandre : La manière d’aborder le suivi est vraiment très différente.

La demande récurrente des clients

Juliette : Au niveau de ta population au centre, quelle est la principale demande ? C’est toujours perdre du poids ?

Alexandre : C’est principalement perdre du poids quand même. Je dirais que c’est entre perdre du poids et simplement le bien-être. Le bien-être, ça coupe sur l’aspect physique, mental … Enfin, c’est vraiment très vaste.

Juliette : Plus des femmes, ou plus des hommes ?

Alexandre : Je dirais moitié moitié. On a vraiment un peu de tout. C’est la preuve justement que chacun en a le besoin et chacun en a envie surtout.

Une prise de conscience quant à l’importance d’une bonne forme physique et mentale

Juliette : Est-ce que tu as vu une évolution au niveau de la population ? J’entends par là, que pour moi dans la population, il y a deux catégories. Il y a une catégorie sportive qui souvent est très sportive. Et puis il y a la population sédentaire. On le voit aussi par rapport aux enfants qui sont de plus en plus sédentaires. Certains parents commencent à réaliser, en regardant leurs enfants, qu’eux-mêmes doivent se remettre en forme. Est-ce que toi tu as vu une évolution particulière ces dernières années ?

Alexandre : Je dirais que je n’ai pas assez de recul. Comme je l’ai dit, cela fait moins de dix ans que je fais cette activité. Ça change, certes, mais selon moi pas si vite que ça. La chose que j’ai pu constater, c’est plutôt la prise de conscience de la nécessité de la bonne forme physique et mentale pour pouvoir vivre tout simplement, mais vivre bien. Et j’ai l’impression que les gens prennent justement conscience de cette nécessité.

Nécessité de la bonne forme physique et mentale pour vivre bien !

Juliette : Est-ce qu’ils réalisent que la bonne forme physique entraîne la bonne forme mentale ? Moi j’irais surtout du physique vers le mental. Le mental va nous motiver pour travailler le physique. Mais j’aurais tendance à partir d’abord du physique. Simplement pour une notion de douleur. Une notion de douleur ou une notion d’handicap, ou une notion de limitation dans les mouvements. Quand tu n’arrives pas à monter le petit chêne, tu es essoufflé, moralement, c’est énervant. Donc moi je partirais vraiment du physique vers le mental.

Alexandre : C’est peut-être ton côté physiothérapeute qui te biaise un peu.

Juliette : Certainement.

Alexandre : J’ai aussi justement une population de personnes qui sont, en apparence en bonne forme mais qui veulent simplement se sentir mieux. Et ça effectivement, parfois ça peut commencer par le mental aussi. Mais je te rejoins, c’est quand même le physique en général. En tout cas, les personnes qui viennent veulent d’abord changer leur physique pour avoir un impact sur leur mental. Même s’ils communiquent des objectifs de bien-être avec un impact sur leur mental. C’est par le physique qu’ils espèrent en tout cas pouvoir atteindre ce changement.

Un changement physique ou un changement esthétique ?

Juliette : Quand ils veulent changer leur physique, c’est l’esthétique ou c’est une notion de santé ? Dans le sens ou l’esthétisme extérieur n’est pas forcément représentatif de notre forme de façon générale et de notre santé. Il y a des gens qui à l’heure actuelle, avec les réseaux sociaux et surtout chez les jeunes qui sont très dans l’esthétisme. Je pense que c’est un peu une erreur, mais…

Alexandre : Ça, c’est vraiment challengeant. Parce qu’effectivement il y a une sorte d’attente ou de pression sociale sur à quoi on devrait ressembler pour être bien, pour être sain. Alors que c’est vraiment biaisé. Principalement par les médias comme tu dis, les réseaux sociaux. Les personnes qui viennent avec cette demande de volonté de perte de poids, ont une conviction que c’est ce qu’il faut atteindre pour être bien. Ça, c’est quelque chose qui est très difficile à changer. Malgré tout, c’est quand même notre job à nous, de pouvoir leur faire prendre conscience que ce n’est pas avec un certain poids, un certain seuil de poids à atteindre que tu seras mieux.

Alexandre : C’est pas avec une certaine apparence que tu seras mieux. C’est vraiment une continuité. Et d’une manière générale, j’ai vraiment l’habitude de dire que c’est un spectre sur lequel tu vas vouloir jouer. Et c’est pas des boîtes dans lesquelles tu vas passer de l’une à l’autre. C’est vraiment très difficile d’avoir quelqu’un qui vient et qui demande, « je veux atteindre un certain poids, je veux ressembler à telle ou telle personne » et d’essayer de lui faire comprendre que ce n’est pas nécessairement que ça sur lequel on va pouvoir travailler.

Juliette : Et que ça ne marchera pas forcément. Je veux, le six pack, … anatomiquement, certains ne l’auront jamais.

Alexandre : Pour l’avoir expérimenté, que ce soit personnel ou des personnes autour de moi, ce n’est pas nécessairement en ayant un six pack qu’on est vraiment mieux dans sa peau.

Un rôle d’accompagnant nécessitant une certaine empathie

Alexandre : Après, selon moi, le rôle de toute personne qui va accompagner ce genre de personne, c’est de réussir à comprendre le pourquoi et de réussir à creuser. D’où l’aspect on va dire émotionnel du coach qui est selon moi, le rôle principal d’un coach, d’un physio, est de réussir à creuser. Pourquoi est-ce que tu as envie d’atteindre cet objectif ? Qu’est ce qui fait que tu veux changer ?

Juliette : Oui, il faut avoir une certaine empathie. Ça reste des rapports humains. Donc c’est trouver les petites choses pour faire évoluer sans cultiver des traumas, des…

Alexandre : Des frustrations, des manques.

Juliette : Je le vois sur certains patients ou même l’entourage, selon notre génétique, selon notre anatomie de base, il y a des morphologies qu’on ne va pas pouvoir changer. Je me souviens d’une patiente qui était obèse, c’était visible, c’était quantifié. On parlait justement de tout ce qui est le travail, de la sangle abdominale, au niveau du gainage, de la stabilisation du bassin. La première phrase qu’elle m’a dit : Ah mais moi je n’ai pas d’abdominaux ! Leur faire comprendre qu’ils ont des abdominaux, sinon ils pourraient pas tenir debout. C’est bizarre, mais rien que ce petit déclencheur là, ça l’a fait évoluer dans son état d’esprit. En réalisant qu’elle était une personne comme les autres, qu’elle avait une anatomie qui était déjà très forte, qu’elle ne deviendrait jamais hyper fine. Que c’était sa morphologie, mais en même temps, elle peut être très très ronde et en même temps en santé, à peu près en santé. En tout cas en pleine forme. C’est pas toujours évident de leur faire leur faire admettre ça.

Alexandre : Je pense que c’est le challenge principal qu’on rencontre vraiment. De réussir à casser ces mythes.

Comment se fait le suivi avec Alex ?

Juliette : Quand ils ont une demande de perte de poids, est-ce que tu les pèse ? Est-ce que vous avez des objectifs particuliers ? Comment quantifies-tu l’évolution ?

Alexandre : C’est une bonne question. On a effectivement. En fait, je vais peut être raconter comment on fait le suivi d’une manière progressive pour comprendre et venir sur ce point là.

Juliette : Comment fais tu ton suivi, Alex ?

Alexandre : En gros, si quelqu’un vient pour pour avoir un suivi de coaching, on va évidemment, après l’avoir guidé vers la bonne personne, procéder à un premier questionnaire en ligne pour avoir une sorte d’anamnèse rapide avant même de rencontrer la personne. Et lors du premier rendez vous, on a déjà ces informations qui vont nous guider sur la discussion de l’objectif, essayer de comprendre ce qu’il veut atteindre et puis comprendre d’où il part aussi.

Juliette : Au niveau du questionnaire, est-ce que tu peux nous dire les thématiques ?

Alexandre : ll y a tout ce qui est lié à l’activité physique, tout ce qui est lié à l’hygiène de vie, la nutrition. Les objectifs qui veulent atteindre. S’ils ont des restrictions physiques, alimentaires. S’ils ont déjà suivi un tel type de coaching. On essaie d’avoir un maximum d’informations qui peuvent impacter notre suivi.

Juliette : Le sommeil, le stress, …

Alexandre : Sommeil, stress, l’hydratation, alcool, fumer…

Juliette : C’est une jolie anamnèse qui permet d’avoir un joli départ.

Alexandre : Et puis une fois qu’on a ces informations là, on va en s’asseyant face à la personne, discuter, comprendre pourquoi il y a des changements qui veulent être faits.

Alexandre : Et puis j’en viens à ce point, où on veut évidemment savoir comment mesurer ces changements. Comment est-ce qu’on va pouvoir quantifier si oui ou non on se dirige dans la bonne direction. Et ça, il y a plusieurs manières de faire. Évidemment, c’est dépendant de l’objectif de la personne. Il y a des manières anthropométrique, que ce soit une pesée. Je n’aime pas du tout l’appeler comme ça, c’est horrible. Mais c’est une balance bio impédance multi fréquences et qui permet d’estimer… J’insiste, c’est vraiment une estimation, de la composition corporelle, masse grasse, masse musculaire. Le chiffre en tant que tel, sera très peu important. C’est l’évolution de ce chiffre qui sera déterminant.

Juliette : Vous cherchez un chiffre pour voir après par la suite.

Alexandre : Ça reste un seul indicateur. Et de nouveau c’est un indicateur. Ce n’est pas là-dessus qu’on va se baser. C’est simplement pour voir si ça corrèle aux autres changements que la personne perçoit. Par rapport à son bien être, son sommeil, son énergie, la progression en salle. Donc il y a cette mesure anthropométrique, il y a un tour de taille, tour de hanche. C’est très rare qu’on le fasse parce que c’est vraiment intrusif pour une première rencontre. Mais sinon il y a aussi des tests, des bilans en salle. Les bilans en salle, c’est pouvoir mesurer et quantifier un manque de mobilité, un manque de flexibilité sur certains mouvements et puis simplement la bonne qualité de certains autres mouvements pour certifier justement la possibilité de faire un suivi correct.

Juliette : Au final, tu leur fais faire des exercices et tu regardes s’ils sont limités ou s’ils ont une difficulté de coordination ou de contrôle du mouvement. Ou ce genre de chose.

Alexandre : Exact, mais principalement dans le but de sélectionner des exercices correctifs pour pouvoir les amener vers un mouvement correct. Et puis de pouvoir aussi être sûr d’éviter les blessures. Sélectionner les bons exercices adaptés pour eux.

Juliette : C’est déjà arrivé, je pense que vous ayez des clients qui se blessent ? Pas forcément en salle avec vous, mais à l’extérieur, parce qu’ils ont l’impression que ça va super bien et ils en font un peu trop.

Alexandre : Clairement, des entorses, des chutes. Ça c’est principalement imprévisible, mais des entorses, ça peut arriver. Indirectement, c’est clair qu’on va se remettre en question. Est-ce que j’ai fait juste ? Est-ce que j’ai fait ça dans le bon ordre ? Mais il y a certaines fois où c’est difficile d’avoir un impact aussi sur ce qu’ils font en dehors.

Combien de séances par semaine, et sur combien de temps ?

Juliette : Tu les vois combien de fois par semaine ?

Alexandre : Ça varie vraiment. Le suivi qu’on propose, c’est entre une fois toutes les deux semaines et trois fois par semaine. On essaie vraiment de recommander de faire un suivi de minimum trois mois, pour pouvoir intégrer ces changements et puis les accompagner, au moins pour pouvoir mettre en place ces changements. Et puis après c’est à la demande. On est vraiment flexible par rapport à ça, mais c’est ce qu’on conseille.

La place du coaching mental. L’aspect humain d’un coach

Juliette : Pour moi, le coaching sportif ou santé, ça inclut aussi le coaching mental, à partir du moment où on est d’humain à humain ? Mais est-ce que ça t’arrive de faire vraiment une séance où c’est vraiment du coaching mental ?

Alexandre : Ouais, c’est une séance psychothérapie presque.

Juliette : On est des accompagnants donc de toute façon on est dans le contact.

Alexandre : Alors je marche pas sur un terrain qui n’est pas le mien. Mais simplement d’avoir une oreille tendue et de pouvoir écouter ce que les gens ont à dire. C’est ce qu’ils recherchent parfois. Et comme je l’ai dit tout à l’heure, cette partie humaine et émotionnelle pour moi, est plus grande que la partie coaching, dans ce que je fais. Cette partie humaine et psychologie, elle est très grande dans le coaching, parce qu’on a besoin de pouvoir écouter la personne, et on a besoin de pouvoir être là pour pouvoir comprendre ce qui est ressenti.

Juliette : À partir du moment où elle va se sentir en sérénité ou en confiance, elle va communiquer avec toi. Et en communiquant, toi, indirectement ou inconsciemment, tu vas de toute façon changer ton programme. Quelque part, c’est le client qui te fait aussi évoluer le programme.

Alexandre : C’est une évolution constante. C’est un échange. On essaie de chercher des solutions ensemble. Concrètement, l’objectif du coach, c’est de se mettre à la place de l’autre. Et d’essayer de ressentir, ce qu’il ressent les frustrations, les difficultés. Les anticiper si possible pour pouvoir aller de la manière la plus rapide vers son objectif.

Intérêt du coaching privé ou semi-privé

Juliette : C’est quand même l’énorme différence avec les programmes où en fait il y a personne en face. Lorsque tu choisis un coach, que tu es d’humain à humain et que tu as une communication, … Je pense que tu as certainement des programmes qui sont clairs dans ta tête. On a toujours des lignes directrices. Mais tu adaptes par rapport à ce qui a été dit dans la séance. Tu ne donnes pas simplement un papier.

Alexandre : Exact. C’est cette adaptabilité là qui est vraiment différente. Il peut y avoir d’excellents programmes en ligne. Si la personne est autonome, régulière, rigoureuse, il n’y a pas de souci. Le programme pour autant qu’il soit adapté pour toi. Si tu peux faire les entraînements, il va te mener en direction de l’objectif.

Juliette : Après c’est toujours pareil, il faut avoir les compétences pour pouvoir juger. Et pas simplement se dire je prends le programme et j’y vais. Il faut avoir un peu de recul sur le programme pour essayer de soi-même adapter. Et si on se rend compte qu’on n’y arrive pas, soit par manque de connaissance, soit par manque de motivation, dans ces cas là, il faut se diriger vers le coaching privé.

Alexandre : Et le coaching privé, ça peut être seulement certaines séances qui permettent de comprendre nos besoins, de savoir avec ses tests et ses mesures, de quoi on est capable, et où est-ce qu’on veut aller. Quelle est l’évolution que je dois faire ? Il y a des tests physiques aussi qui peuvent être faits. Pour la performance, si il y a une volonté de test d’effort, une volonté de tests maximaux pour des mouvements spécifiques. Ça, c’est le genre de choses qu’on peut faire aussi. Mais de nouveau, le coach qui sera à côté pendant le programme et qui propose ce suivi là, il va pouvoir adapter.

Alexandre : Et pour le client, on va dire santé. Le principal challenge, ce sera de trouver et de comprendre ce qu’il a besoin, la forme du moment et de savoir s’adapter aussi par rapport à son stress et ses besoins aussi au niveau privé. Tout ce qui se passe autour en fait. Donc on a beau lui programmer un entraînement de A à Z pour les six prochains mois, on sait que rapidement, il aura un enfant malade, il va partir en vacances, … Donc ce n’est pas la même chose qu’un athlète.

Juliette : C’est ça qui est intéressant, ça reste pour moi, un investissement où vous donnez de l’éducation aux patients, clients. Investir dans du coaching privé, ça permet aussi de s’éduquer pour après, par la suite, soit perdurer parce qu’il y a quand même une motivation qui est donnée par le coach, soit partir sur des programmes qui sont tout faits. Mais là, le patient est là, il a ce recul pour pouvoir l’adapter.

Alexandre : C’est juste.

Juliette : C’est intéressant de commencer par du coaching privé pour ensuite éventuellement se débrouiller seul. Car ça reste un investissement financier.

Alexandre : Un investissement financier, ça c’est clair. Après, comme tu le dis très bien, c’est vraiment une trousse à outils qu’on va pouvoir donner et développer avec le client. L’objectif, il est atteint pour nous en tant que coach, si quelques mois, semaines, années après, le client, il vient vers nous, et nous dit : écoute, j’ai tout ce qu’il me faut pour pouvoir continuer tout seul. On est ravi. On est ravi de pouvoir dire qu’on lui a transmis tout ce qu’il fallait pour continuer.

Juliette : Parce que à la limite, il reviendra plus tard. Si justement il est tombé malade et que là, il a de nouveau besoin, …

Alexandre : Ou lui qui recommande à quelqu’un qui en a le besoin.

Juliette : Et puis il y a cette notion au niveau mental. Être accompagné, avoir quelqu’un qui vous surveille, qui vous force aussi un peu à faire les choses, parfois on en a besoin. Ça dépend des caractères de chacun.

Alexandre : Ça dépend des caractères. Mais on pourrait selon moi, tous bénéficier d’un coach. Alors je dis coach, mais c’est très général, ça peut être un préparateur physique si on a des objectifs de performance. On pourrait bénéficier, chacun d’entre nous d’une personne qui nous suit.

Juliette : C’est sûr.

Alexandre : Moi le premier. Je m’entraîne, je suis rigoureux. Ça fait dix ans que je m’entraîne, trois fois par semaine au moins, mais je serai le premier à en avoir le bénéfice.

Juliette : Beaucoup de coachs disent que pour être un bon coach, il faut aussi savoir se faire coacher. Et la même chose dans beaucoup de professions. Simplement parce qu’on n’a pas le recul. Si on reste enfermé dans notre bulle, on n’a que le retour de nos clients ou de nos patients. Et en général, ceux qui restent, ils nous aiment bien. Donc il faut savoir un peu sortir de cette bulle, pour voir ce qui se passe un petit peu ailleurs.

Alexandre : C’est juste.

Une demande originale d’un client !

Juliette : Est-ce que tu aurais une anecdote, le truc le plus fou qu’on-t-ait demandé ?

Alexandre : Bon, au delà des demandes, je veux ressembler à X en citant un acteur et en montrant une photo. Ça, ça peut arriver. Mais j’ai eu, une personne qui m’a demandé un coaching pour être plus en forme physiquement, parce qu’il voulait avoir de meilleures performances au lit.

Juliette : J’adore. Qu’est ce que tu as répondu ?

Alexandre : Je suis quelqu’un de très neutre.

Juliette : Après, on peut comprendre. Moi je trouve ça assez courageux de venir avec cette demande là. Je trouve ça très bien.

Alexandre : J’admire, et je suis quelqu’un qui ne juge pour ainsi dire, tant que je peux ne pas le faire, je ne le fais pas. Donc j’écoute et puis je vais dans son sens.

Juliette : Donc tu as dit on va travailler le cardio.

Alexandre : On va travailler ce que tu as besoin de travailler, dis moi là où ça pèche.

Juliette : Alors après, il y a des aspects physiques, mais il y a quand même toute la zone périnéale pour les hommes, elle se travail aussi, si jamais.

Alexandre : Oui, ça c’est pas ma spécialité. J’ai l’avantage d’avoir quelqu’un qui travaille là-dessus dans le centre.

Juliette : C’est juste un petit message pour les hommes. Oui, il y a l’aspect physique, maistout ce qui est périnéale, ce n’est pas que pour les femmes. Et c’est très important pour la vie sexuelle. Dirigez-vous vers mes collègues qui font les hommes, moi je ne fais pas de rééducation pelvipérinéologique chez les hommes.

Juliette : Je ne suis pas sûr qu’au niveau physio, si on a un patient qui arrive et qui nous fait cette demande, … je sais pas en fait. Moi j’ai décidé de ne pas faire de périnée chez les hommes. Mais ce sont des demandes tout à fait louables. Après tous les troubles sexuels quels qu’ils soient, il y a toujours des choses a faire.

Alexandre : Il y a des spécialiste pour ça. Je ne le suis pas. Après, là en l’occurrence, c’était ses capacités physiques on va dire …

Juliette : Ok, fatigué lol.

La peur de devenir trop musclé

Juliette : Qu’est-ce que tu réponds aux gens, qui ne veulent pas faire de musculation simplement par peur de devenir trop musclé ?

Alexandre : C’est un bon sujet aussi.

Juliette : C’est beaucoup, les femmes. Je ne veux pas porter de charge parce que après je vais avoir des gros bras, des grosses cuisses …

Alexandre : Je vais ressembler à Arnold, … En général la phrase type, c’est vraiment, on ne devient pas musclé par hasard. Quelqu’un qui s’entraîne pour pouvoir être pilote, il va devoir conduire et conduire souvent. Quelqu’un qui s’entraîne pour être cycliste pareil. Donc c’est pas en faisant de temps en temps 1 h de vélo qu’on va pouvoir faire le Tour de France. Donc concrètement, ce n’est pas possible de se muscler par hasard. Il y a effectivement des génétiques qui font qu’on devient musclé plus rapidement que d’autres.

On ne devient pas musclé par hasard.

Juliette : Et plus dessiné.

Alexandre : Plus dessiné, par rapport aussi à son pourcentage de masse grasse qu’on a sur le moment ou simplement par rapport à son passé sportif aussi. Mais en général ça n’arrive pas par hasard.

Juliette : Donc on peut rassurer les gens en disant, vous pouvez porter de la charge, vous n’allez pas finir trop musclé.

Alexandre : Il faut porter de la charge.

Pourquoi est-il important de porter de la charge ?

Juliette : Pourquoi faut-il porter de la charge?

Alexandre : Ça, c’est une bonne question. On a besoin réellement d’avoir un entrainement de renforcement. Je dis on, c’est vraiment la population générale, pour la bonne santé. Autant musculaire évidemment, mais tout ce qui impacte aussi l’entraînement. Tout ce qui est autour de l’entraînement. Donc, là, je parle de santé plus de manière plus générale. Ça va avoir un impact sur le sommeil, sur les hormones, pour réguler aussi le stress, la fatigue, la faim. Ça a énormément d’impact sur la bonne santé articulaire aussi, la digestion, … Ça a vraiment énormément d’impact sur la vie d’une manière générale.

Alexandre : Donc rien que le fait d’avoir un entrainement de renforcement et ne pas faire uniquement que du cardio, je dis pas que le cardio n’est pas bon, à l’inverse, c’est vraiment complémentaire, mais c’est vraiment essentiel.

Juliette : Alors c’est ça, il y a beaucoup de gens qui font des sports d’endurance, qui ne veulent pas faire de musculation, parce qu’ils ne veulent pas prendre de poids … Donc, comme on disait, on ne va pas forcément prendre de la masse du jour au lendemain.

Alexandre : Alors de un, il y a ça, et de deux, on peut éventuellement prendre un peu de masse, pour autant qu’elle soit spécifique à l’activité physique. Un coureur qui veut courir plus vite, il peut être plus performant en prenant un ou deux kilos de masse musculaire au niveau des fessiers, des mollets, des muscles qui lui permettent d’être plus performant.

Juliette : C’est vraiment cette notion de biomécanique. Les deux sont complémentaires. Et après c’est à savoir si la personne veut une spécificité particulière.

Alexandre : C’est plutôt ça, c’est l’aspect spécifique. Quel est ton objectif concrètement ? Si ton objectif c’est de courir plus vite, on va faire en sorte aussi à la salle de faire en sorte que tu cours plus vite.

Juliette : Après, pour moi, il y a aussi cette notion d’essayer de faire comprendre aux gens que le muscle doit se contracter, se relâcher, se contracter, se relâcher. Qu’il y a un système de pompage quoi. Comme notre cœur, il fonctionne, nos muscles doivent aussi fonctionner. Et la majorité des gens ont quand même des métiers sédentaires. Et même quand on est dit un peu sportif, on reste quand même un petit peu sédentaire. On a besoin d’activer toute cette pompe. Il n’y a pas que le cœur qui doit travailler. Je leur dis souvent 1 h de sport ne va pas compenser vos 8 h au bureau.

Juliette : Donc, il n’y a pas de stress sur la quantité de sport que vous allez faire. Il faut quand même charger le corps pour le stimuler. Parce qu’il est pour moi, de toute façon, chez la majorité des gens, pas assez stimulé.

Alexandre : Par rapport aux besoins ?

Juliette : Par rapport aux besoins, même sur des métiers physiques.

Alexandre : Il y a cet aspect là. Il y a de nouveau l’aspect de santé général, comme tu l’as dit d’une manière physiologique. Concrètement, on est souvent sédentaire ou pas, mais on est souvent dans la même position qu’on soit assis au travail, même si on fait un métier physique, on travaille dans une position qui est souvent la même. Du coup, le renforcement musculaire va faire en sorte de compenser ces inégalités, d’éviter des blessures sur le long terme, de pouvoir aussi prolonger son espérance de vie.

Juliette : C’est exactement ça, comme tu dis, cette notion de ces inégalités qui se mettent en place. Parce que même si on est maçon, même si on est physio, qu’on fait beaucoup de manuels, .. les coach sportif, c’est un peu différent. Mais globalement, il faut faire de l’activité pour compenser tous les déséquilibres. Parce qu’en fait, la majorité du temps, on fait les mêmes mouvements, on ne les fait pas forcément bien et même si on les fait bien, on fait toujours les mêmes mouvements. Donc l’activité physique va te permettre d’entretenir une certaine mobilité et la musculature que tu ne travailles pas forcément. C’est tout un ensemble.

Le travail avec les élastiques

Juliette : Le travail avec les élastiques. Tu commences avec les élastiques ou qu’est ce que tu fais avec les élastiques ?

Alexandre : Qu’est ce que je fais avec les élastiques ?

Juliette : Parce qu’il faut porter de la charge. Oui, mais c’est vrai que les élastiques, ça reste intéressant et surtout au départ. Toi, qu’est ce que tu en penses ?

Alexandre : Je vais peut-être déjà expliquer la différence entre un exercice avec élastique et un exercice avec charge. On va dire un Dumbbells, une barre. La différence concrète, c’est la résistance qui va être progressive selon la tension qu’on met dans l’élastique. Donc pour un tel type de mouvement, on peut trouver plus de tension dans un bout de course, dans un bout de mouvement, dans une amplitude un peu plus grande que lorsque l’amplitude est plus faible. Et ça, ça peut être intéressant justement pour pouvoir mettre plus d’accent là où le mouvement est plus fort que là où il est le plus faible. Donc d’avoir une tension qui est croissante par rapport à la capacité du muscle qui est croissante aussi. Ça, c’est la principale différence.

Alexandre : La deuxième chose que je mettrais en avant, et c’est plutôt là-dessus que moi je m’axe pour les personnes qui recherchent la santé. C’est la praticité de l’élastique. Si on veut s’entraîner à la maison, on n’a pas besoin d’avoir tout un panel de dummbell, de barres et de poids. On peut s’entraîner simplement avec trois, quatre, cinq élastiques différents. On peut faire un travail qui est correct avec ça.

Juliette : L’élastique reste quand même de la charge, donc ça reste intéressant. Après, c’est vrai qu’on peut retrouver avec l’élastique pas mal de mouvements fonctionnels qu’on retrouve dans la vie quotidienne. Ce qui ne veut pas dire que porter une barre ce n’est pas fonctionnel, c’est très fonctionnel.

Alexandre : On peut simplement faire les mêmes exercices aussi entre un élastique et une barre. Il y a vraiment beaucoup de choses qui peuvent être faites. Le muscle ne va pas faire la différence, si tu as dans la main un élastique ou un poids. Le muscle va simplement savoir quelle charge ou quelle force il doit mettre et quelle quantité de fibres il doit contracter pour faire ce mouvement. Et du coup, si tu arrives à contracter suffisamment de fibres avec ton élastique, l’entraînement va être similaire que si tu avais un poids dans la main. L’aspect de l’élastique, c’est que tu dois être peut-être un peu plus créatif pour pouvoir comprendre où est-ce que tu mets ta résistance, où est le point d’attache et dans quelle direction tu vas faire le mouvement. Alors que les exercices de poids, c’est la gravité qui fait l’effet.

Juliette : Donc comme tu dis, il faut être plus créatif. Avec le poids, c’est à la limite plus simple. Je soulève, je connais à peu près le mouvement, je contrôle le mouvement. Parfois c’est même un peu piège. Je voyais par exemple des jeunes papas qui allaient à la salle, qui avaient des gros biceps et qui me disaient ne pas réussir à tenir leur fils dans leur bras. En fait, ils n’étaient pas tellement fonctionnels, parce qu’ils répétaient toujours le même mouvement à portée de la charge, mais au quotidien, ça n’allait pas.

Alexandre : Oui, ils portaient 8 fois, 10 fois, avec des grosses charges et quand il faut porter son bébé 20 minutes pour le nourrir, ce n’est pas le même effort.

Juliette : C’est ça !

Le gainage

Juliette : C’est ce qu’on retrouve aussi par rapport au ski où il y a quand même du travail de gainage, l’aspect statique. Beaucoup de mes patients me parle de gainage. Alors ce n’est pas que je n’aime pas le gainage, j’aime le gainage dynamique. Et comme je leur explique, on arrive en saison, on espère de ski, le gainage statique, c’est important. Donc c’est des choses différentes.

Alexandre : Pour expliquer un peu les différents types de gainage qu’on a. Comme tu l’as dit, il y a le gainage dynamique mais d’abord statique. Donc le but c’est vraiment de faire en sorte que le tronc, la position du corps ne bouge pas contre une certaine charge ou une certaine résistance, que ce soit en rotation, en flexion latérale, en flexion. L’objectif, c’est de rester statique. A l’inverse, tu as justement tout l’opposé, contre une certaine résistance ou une charge, tu veux bouger. Tu veux créer ce mouvement là et le contrôler, et renforcer ces muscles là. Donc ces deux aspects sont vraiment complémentaires. De nouveau, selon la spécificité du sport.

Alexandre : Un lanceur de javelot, il va devoir étirer sa musculature avant de la contracter d’une manière très vive. Un skieur, il va devoir stabiliser son tronc. Le but, c’est de rester aussi stable que possible avec les membres inférieurs qui bougent d’une manière vive et précise. Donc effectivement, le gainage statique, il serait intéressant et surtout en déséquilibre avec des composantes externes qui viennent perturber cette posture statistique.

Juliette : C’est pour ça que c’est intéressant. Toute l’année, on devrait s’entraîner en fonction des objectifs, de l’instant. On s’entend sur la notion de temps. Je vais bientôt aller skier. Je sais que moi je n’aime pas le gainage statique. Mais je suis en train de commencer le gainage statique. Il faut s’adapter. Et avoir un accompagnant, que ce soit un physiothérapeute ou un coach ou un préparateur physique, ou un APA, ça permet aussi aux gens d’acquérir ces connaissances là. Et de savoir que toute l’année, on n’est pas obligé de faire tout le temps les mêmes exercices. Et que parfois c’est intéressant de comprendre que tels exercices sont peut-être mieux avant l’été, mieux avant l’hiver. Et de varier.

Alexandre : Comprendre pourquoi on fait tel ou tel exercice, c’est surtout ça.

Juliette : Comprendre pourquoi en fait, c’est toujours l’aspect éducationnel du patient.

Est-ce qu’un coach est vraiment nécessaire ?

Alexandre : On en revient au fait de : Est-ce qu’un coach est vraiment essentiel ? Je l’ai dit avant, tout le monde pourrait bénéficier d’un coach, certes. Mais au.delà de l’aspect motivationnel, il y a aussi la connaissance. Personnellement, en tout cas, je suis persuadé que sur Internet, l’ordinateur a beaucoup plus de connaissances que nous, des bonnes comme des fausses. Mais concrètement, on trouve toutes les informations qu’on veut sur internet. Donc si tu t’informes correctement et tu sais quoi chercher, tu vas les trouver les informations sur le net. Donc tu vas savoir quels exercices il faut faire. Après, est-ce que c’est adapté pour toi ? A toi de savoir comment juger ça.

Juliette : Je pense que le plus gros problème il est là. Parce que les informations, on peut les trouver. La première difficulté, c’est est-ce que j’ai un minimum de bagage pour pouvoir juger ces informations ? Et la deuxième difficulté, c’est est-ce que j’ai suffisamment de recul sur moi-même pour connaître mes capacités. L’exemple type par exemple l’exercice superman, il y a toujours quelqu’un au départ qui va venir te corriger. Un autre exemple, c’est le fitness avec le miroir. Je me regarde dans le miroir pour voir si mon dos est droit. Et bien, en regardant, il ne l’est plus.

Juliette : C’est intéressant d’avoir quelqu’un qui va toucher, qui va t’expliquer. Cette notion proprioceptive, elle n’est pas forcément évidente à acquérir déjà à la base. Donc si la personne elle a zéro connaissance au niveau sportif et qu’elle n’a pas l’habitude, se lancer directement, elle va avoir les infos, faire les exercices correctement, c’est encore autre chose.

Alexandre : Alors clairement là, je vais plus insister sur l’information. Quels exercices faire, pour quels objectifs, comprendre pourquoi, ça on peut le savoir. Mais effectivement, le feedback externe qu’un physio, un coach ou un préparateur physique va donner sur une personne, c’est tout ce qu’il y a en plus de quand on est seul.

Juliette : Après, il faut que ça soit des petits groupes ou que ça soit en privé.

Alexandre : Oui, si on se retrouve dans une masterclass avec 200 personnes et l’instructeur sur la scène, …

Juliette : Des fois, c’est le reproche que certains font au coach en disant : il ne m’a pas corrigé. Vous étiez combien ? On était une vingtaine. Il ne peut pas corriger tout le monde. On m’expliquait aussi que lorsqu’on se retrouve dans des grands fitness, le problème c’est que les clients restent des clients et beaucoup n’aiment pas qu’on les corrige. Donc si vous voulez vraiment que le coach ou que la personne en face ait un regard pas critique, mais qu’elle vous accompagne réellement et qu’elle vous corrige, il faut faire du privé ou du semi-privé, je pense.

Alexandre : Ou déjà demander, même dans un fitness.

Juliette : Oui, à la limite aller communiquer en disant corrige moi si besoin, il n’y a pas de problème. C’est un message intéressant à faire passer. Parce que pour avoir côtoyé certains coachs qui étaient dans les fitness, ils me disaient, j’en ai corrigé plein et après j’avais le droit à des critiques.

Alexandre : Les fitness, c’est un lieu qui est très difficile dans le sens où il y a tous les profils. Enfin tous, je n’aime pas utiliser les extrêmes, il y a énormément de profils différents et c’est vraiment difficile de savoir qu’est-ce qu’on doit dire, à qui on s’adresse. Et pareil pour les personnes qui viennent s’entraîner. Est-ce qu’on va me juger ? Est-ce qu’ils vont regarder comment je m’habille ? Il y a énormément de peur par rapport à l’environnement et je le comprends totalement. Mais pour rassurer un peu tout le monde, pour avoir longtemps côtoyer des fitness, c’est quand même un lieu où principalement les gens s’occupent d’eux-mêmes. D’autant plus maintenant avec la musique, les réseaux sociaux, les personnes qui s’entraînent sont sur leur téléphone entre leurs séries. C’est à déconseiller, mais c’est souvent ce qui se passe. Donc ils sont dans leur bulle, ils font leur entraînement et ils repartent. Alors certes, il y aura toujours des personnes qui recherchent des contacts, qui ont des regards mal placés ou des commentaires mal placés. Ça peut arriver, mais comme partout on va dire. Je pense que c’est plutôt un lieu, où il faut éviter de se dire on sera jugé, il ne faut pas avoir peur d’aller dans des endroits comme ça.

Juliette : Il faut prôner la bienveillance, et puis tout le personnel qui travaillent dans les fitness, allez les voir avec le sourire, ils sont là pour ça. Si vous arrivez avec le sourire, je pense que tout se passe bien. Si vous arrivez un peu agressif pour X ou Y raison, ce n’est pas la même chose …

Alexandre : Comme partout. Après, ce n’est pas forcément adapté pour tout le monde. On a beaucoup de demandes ici, de personnes qui veulent éviter ces endroits qui sont bondés ou ces endroits où il y a trop de bruit, trop de personnes qui crient, qui lâchent des poids. Je peux comprendre aussi, ça dépend de ce qu’on recherche. Pareil pour les CrossFit. Je trouve le concept génial, mais ce n’est pas adapté pour tout le monde.

Juliette : C’est toujours la même chose à savoir comment ça fonctionne. Certains CrossFit ou même par exemple les cours Pilates, demandent de faire des cours privés avant de pouvoir intégrer les groupes. Et en fait ça serait idéal. Et je pense que ce soit pour les box de CrossFit ou les cours Pilates, c’est l’idée de départ. Sauf que les gens se plaignaient, car c’est un investissement financier. Donc a un moment, … il y a quand même énormément de concurrence dans tous ces domaines là.

Alexandre : Il y a un aspect business aussi.

Juliette : Et parfois, je pense, qu’ils ne peuvent pas forcément toujours se permettre de forcer les gens à payer deux ou trois séances privées, parce qu’ils perdent des clients. Moi, c’est ce que je prône auprès des patients, en disant Pilates, ils vont vous demander une deux sessions privées, mais c’est vraiment la base qui va vous permettre de bien travailler et de comprendre après pourquoi elle vous corrige et comment ça se passe. Donc le petit investissement financier, il n’est pas perdu.

Alexandre : Oui, clairement.

Juliette : Après, il faut avoir le feeling avec l’intervenant. Si vous n’avez pas le feeling, vous devez changer ?

Alexandre : On revient sur le côté humain, ça c’est clair. Mais comme partout, je sais que je ne peux pas plaire à tout le monde et vice versa. Il en faut.

Juliette : Il en faut pour tout le monde.

Alexandre : Exact.

La nutrition

La nutrition
La nutrition

Juliette : Au niveau nutrition, est-ce que toi tu as des conseils en particulier ? Qu’est ce que qu’est-ce que tu observes chez tes clients ?

Alexandre : Disclaimer, moi je ne suis pas nutritionniste. Donc ce n’est pas mon domaine. J’ai certainse notions sur la nutrition de base. Mais du moment qu’il y a des questions qui viennent à moi par mes clients, je redirige directement vers notre nutritionniste. Patrick Gianola, lui il est full formé pour ça, et du coup ça me permet d’avoir toute cette crédibilité envers lui. Après, par rapport aux demandes ou par rapport au suivi, ça m’arrive de simplement conseiller. Le plus récurrent malgré tout, surtout en discutant avec Patrick, c’est déjà l’équilibrage au niveau des macro-nutriments, on va dire la base de la nutrition. Macro-nutriments, tout ce qui est protéines, lipides et glucides. Il faut avoir un équilibre qui te permette de pouvoir survivre. Certains, je ne sais pas comment ils tiennent debout. Parce qu’il faut avoir ces apports que le corps est incapable de produire. Il faut le manger et ça c’est essentiel. Après tout ce qui est justement micro nutrition, ça je ne suis pas spécialiste donc je ne vais pas en parler.

Juliette : Est-ce que tu vois beaucoup de troubles alimentaires ?

Alexandre : Ça m’est arrivé d’en voir. Pareil, je redirige directement, car je ne suis pas spécialisé pour gérer ça. En général c’est quelque chose où il faut avoir l’œil pour le déceler. Quelqu’un ne va pas venir vers toi et dire j’ai des problèmes de boulimie ou d’anorexie. Donc il faut plutôt avoir des radars qui sont capables de déceler ce genre de comportement.

Juliette : Il y a vraiment les pathologies avec les gros troubles alimentaires, mais dans notre société, on a tous un petit peu …

Alexandre : Où est la limite?

Juliette : C’est ça, où est la limite ? Alors il y a vraiment on rentre dans la pathologie, mais rien que les comportements un petit peu excessif de bonbons, de sucre, …

Alexandre : Je pense qu’on a tous vécu ça. Se retrouver un moment avec le ventre gonflé et se dire pourquoi j’ai mangé ce dernier paquet de biscuits.

Juliette : C’est quand, ça devient chronique, que ça devient problématique. La malbouffe amène à la malbouffe. Donc est-ce qu’on est déjà pas dans un trouble ? Parfois, personnellement, je me pose la question. Évidemment qu’il y a la boulimie, l’anorexie où là il n’y a pas à discuter. Ce sont des pathologies qui sont reconnues, qui sont classifiées, et qui sont problématiques. Mais on a aussi tout un contexte environnemental qui nous amène un comportement alimentaire qui est en général pas forcément bon.

Juliette : On ne doit pas trop manger parce que je ne dois pas trop grossir. Je fais un régime de trois mois, j’arrête de manger parce qu’il y a le Summer Body. C’est l’hiver, donc on enchaîne les raclettes, les fondues, … Tiens, c’est Noël, les vins chauds, l’alcool. Donc on a déjà, je trouve, d’un point de vue environnement, un comportement alimentaire qui n’est quand même toute l’année pas forcément super top quoi.

Alexandre : Ça m’amène sur deux points, ça me fait vraiment penser à deux différents sujets. Il y a cet aspect pression sociale où on va dire simplement société de consommation. Concrètement, le marketing qu’on voit pour des aliments, en général ils ne font pas de la pub pour des fruits et des légumes, c’est assez rare en tout cas. Donc là, c’est vraiment une pression qu’on peut avoir et on tombe dans une sorte d’addiction. Parce que le fait de manger ce genre d’aliments relâchent certaines hormones auxquelles on devient addict, concrètement. Comme le scroll, on est addict à cette dopamine.

Alexandre : C’est vraiment cette recherche de plaisir à l’instant court sans penser au long terme. Et du coup, ça m’amène sur ce deuxième point. C’est vraiment le long terme. Pour moi, autant en nutrition que pour l’entraînement, le programme qui serait adapté,… Régime, je le bannis ce mot, parce que c’est selon moi pas un mot qu’on devrait intégrer. Mais le programme, que ce soit alimentaire ou sportif qu’on entreprend, il sera bon pour toi si tu peux le garder toute ta vie. Après, ça va évoluer évidemment selon les saisons. Mais si tu me dis que ce programme est parfait pour toi mais que tu dois t’entraîner cinq fois par semaine, être en déficit calorique de x calories … Pareil, on ne compte pas trop les calories … Mais que tu ne peux le tenir que trois semaines parce qu’après ça tu deviens fou. Et bien, il ne sera évidemment pas adapté pour toi, même si pendant ces trois semaines tu vas progresser évidemment.

Juliette : Il y a toujours cette notion, c’est d’hygiène. Hygiène de vie, hygiène alimentaire, …

Alexandre : D’équilibre !

Juliette : Oui, l’équilibre. Après, on peut avoir des petits excès, mais savoir qu’on fait un excès et ne pas dire que c’est la normalité. Alors qu’on est quand même dans une société où c’est la normalité. C’est la période de Noël, c’est la période des fêtes, c’est la normalité.

Alexandre : L’équilibre est très difficile aussi avec l’aspect social. On a des anniversaires, on est invité à des grillades. Évidemment, j’ai entendu des histoires, mais franchement, c’est à devenir fou. Certaines personnes qui viennent avec leur Tupperware au repas de famille de Noël. Pour simplement contrôler ce qu’ils mangent. Et de voir l’impact que le corps, l’aspect visuel du corps peut avoir sur ta vie sociale, pour rien au monde j’ai envie d’être à sa place. Même si certes il a un six pack, il est beau selon lui. Je n’ai pas du tout envie d’envier cette personne moi.

Juliette : Pour moi, ça dépend de son objectif. Si c’est un objectif esthétique, je comprends que ça soit important mais je bug un peu. Par contre, quand tu es un sportif, que tu as des entraînements, … c’est le même principe, Je vais rentrer tôt parce que je dois m’entraîner le lendemain. Il y a plein de gens qui ne comprennent pas. Il faut trouver le juste milieu.

Juliette : J’ai pas mal d’amis où on a des régimes alimentaires différents. S’il arrive avec son Tupperware parce qu’il est allergique, qu’il ne support pas le lactose ou ce genre de choses. On peut le normaliser à partir du moment où tout le monde est au courant. On peut créer une notion de convivialité quand il n’y a pas de jugement et lorsque la cause elle est compréhensible. Il faut une certaine ouverture d’esprit et c’est là où c’est un peu difficile. Parce que si ce n’est que pour l’esthétique, c’est vrai que toi et moi on va peut être dire que ça nous embête un peu, mais on est déjà dans le jugement … Après, s’il n’en fait pas tout un drame et qu’il fait ça discrètement, on s’en fiche.

Alexandre : On est d’accord, il fait ce qu’il veut. Alors de nouveau, il y a l’esthétique, mais l’esthétique peut rentrer dans l’aspect performance. S’il monte sur scène et qu’il vit de son corps, qu’il vit de ses compétitions, il rentre dans l’aspect on va dire athlète. Mais si c’est de l’esthétique comme toi et moi. Je vais prendre vraiment le cliché, mais la personne qui veut sortir au Mad les samedis soirs et qu’il veut plaire aux filles. Là selon moi, il y a quand même un problème. Parce que tu as besoin d’un cercle social qui fait que tu peux manger ce que les gens ont amené sur la table.

Juliette : Dans ce cas là, il y a un problème derrière …

Alexandre : Mais de nouveau, ce n’est pas ma spécialité. Donc c’est mon ressenti, mais sans jugement.

Juliette : À partir du moment où les choses sont faites cool, qu’il n’y a pas de stress et que cela ne met pas une pression. Si la personne, elle arrive et qu’en fait elle te stresse parce qu’elle mange des carottes à côté, et que toi tu es en train de manger une fondue et que tu te dis que tu as déjà pris trois kilos. Tout est notion d’atmosphère.

Alexandre : On est d’accord.

Le sommeil

Importance du sommeil article de blog Homme dormant dans son lit
Article du blog santé sport de CapRol. Importance du sommeil du Dr Michael Gaille

Juliette : Le sommeil est super important pour la santé de façon générale. Est-ce que toi tu as des conseils à donner sur le sommeil?

Alexandre : Oui. Après, de nouveau, je ne suis pas spécialiste du sommeil. Donc s’il y a des troubles du sommeil qui sont particuliers, évidemment il faut aller voir un spécialiste du sommeil. La base, c’est probablement des choses que tu as déjà entendu, mais c’est simplement d’avoir une heure de couché et de réveil régulière. Ton corps a besoin de ce rythme pour pouvoir mettre en place justement son rythme à lui. D’avoir une température ambiante qui est agréable, donc pas trop chaude, même plutôt fraîche. De dormir dans la nuit noire et d’éviter les gros repas juste avant de se coucher. Idéalement manger 3 h au moins avant d’aller dormir. Éviter les écrans avant d’aller dormir, 1 h avant d’aller dormir. Ça, ce sont des choses à mettre en place. Et rien que cette base là, chacun d’entre nous, on ne l’applique pas ou très peu.

Juliette : Disons que certaines choses sont difficiles à appliquer. Mais je pense que l’aspect rythmique, ça aussi c’est des choses qui sont intéressantes. Parce qu’on revient aussi sur l’hygiène, c’est qu’à partir du moment où on a un rythme, les choses roulent. C’est comme une voiture, quand la roue tourne, il n’y a pas de souci. Les choses roulent. Et à partir du moment où tu fais un petit écart, et des fois un très très grand écart, pour revenir sur la route, c’est un petit peu plus compliqué.

Les habitudes

Alexandre : Ça dévie un peu sur les habitudes, c’est vraiment mettre en place certaines habitudes. On a tous des habitudes, on ne s’en rend même plus compte quand on le fait, mais ça apporte cette capacité à faire de notre routine quelque chose qui ne nous coûte pas d’énergie. Donc c’est plutôt ça l’aspect difficile, que ce soit niveau alimentaire, sportif, hygiène de vie, sommeil, c’est de réussir à changer une habitude qu’on a en place. C’est là où on a le besoin de plus d’énergie, comme tu as dit, pour pouvoir redévier là où on est parti à la base.

Juliette : Et l’habitude n’est pas forcément quelque chose d’ennuyeux.

Alexandre : Non, pas de ce côté là. C’était plutôt l’habitude dans la manière de faire. Mais effectivement, ce n’est pas la routine on va dire.

Juliette : Moi j’ai eu la remarque. Parce que j’expliquais qu’il fallait quand même avoir une certaine routine, parce que lorsqu’on a des plannings chargés, si vous n’avez pas une routine d’un point de vue organisationnel, c’est un peu compliqué. Et on m’a dit, Oui mais c’est un peu ennuyant. Oui, mais en fait la routine permet aussi de faire plein d’autres choses. Donc si vous avez une routine ou des habitudes qui ne vous coûtent pas et qui sont à peu près cadrées, vous avez ainsi une marge de manœuvre. Alors que si à chaque fois vous êtes obligé de mettre trois jours pour récupérer d’une soirée ou de ceci cela. Je me dis qu’au niveau rendement, sur le long terme, c’est peut être moins intéressant.

Juliette : Après il est vrai que lorsqu’on est jeune, quand on a moins de 20 ans, on récupère très très vite. Qu’on le veuille ou pas, c’est vrai, mais parce que c’est physiologique.

Alexandre : Après, il y a effectivement ces deux points différents entre routine et habitude. Là je parle vraiment d’une habitude. Je prends un exemple concret, mais quand tu as appris à conduire, ça te coûtait tellement d’énergie d’analyser les panneaux, d’analyser la route, de savoir quand est-ce que tu devais embrayer, quelle vitesse tu devais mettre. Maintenant, tu arrives à être en train de manger ton sandwich et en train de guigner ton téléphone en même temps que tu conduis et que tu fais tes virages.

Juliette : Ce qui n’est pas bien.

Alexandre : Ce qui n’est pas bien.

Alexandre : Mais concrètement, ça c’est une habitude que ton corps a pris, un pattern moteur qu’il a appris et du coup ça ne te coûte plus rien de faire ça. Et là on parle de la même chose mais dans l’hygiène de vie. Donc si tu as mis en place une certaine habitude, par exemple préparer tes repas le dimanche soir pour toute la semaine, ça ne te coûtera plus d’énergie de le faire. Et ça t’apportera énormément sur le long terme. Mais si tu n’as pas l’habitude de le faire et que chaque dimanche tu commandes à manger juste pour le dimanche soir, de mettre en place cette routine là, ça va être très difficile. Ça va te coûter beaucoup d’énergie, et de volonté.

Juliette : C’est toujours la mise en place de l’habitude qui est compliquée.

Juliette : Est-ce que tu aurais des tips pour mettre en place ces petites habitudes ?

Alexandre : J’ai des types mais théoriques. J’ai des types théoriques dans le sens où c’est vraiment propre à chacun. Il faut vraiment réussir à cerner l’élément déclencheur, le trigger d’une habitude. Qu’elle soit bonne ou mauvaise. Une bonne habitude qu’on veut renforcer et une mauvaise qu’on veut changer. Et du moment qu’on a cerné cet élément déclencheur, on va déjà pouvoir comprendre la routine qu’elle enclenche. Et puis la récompense qu’il y a derrière. Tout ce qu’on fait, on fonctionne avec récompenses. Donc du moment qu’on a compris ce parcours de routine, on va pouvoir se dire, bon à chaque fois qu’il y a cet élément déclencheur, qu’est-ce que je veux avoir comme autre routine et quelle récompense je vais avoir derrière. Pour pouvoir changer petit à petit cette routine qu’on veut modifier, cette habitude qu’on veut modifier.

Alexandre : Donc c’est vraiment la compréhension, l’introspection. Et pour ça on peut le faire d’une manière assez simple. Simplement déjà en analysant toutes ces habitudes de la journée et en les mettant sur papier. Et des fois certains éléments déclencheurs remontent à quelques minutes heures avant cette routine qu’on a envie de changer. Et il faut vraiment le comprendre pour pouvoir le modifier.

Juliette : Et utiliser des intermédiaires aussi. Un exemple type je veux arrêter de fumer du jour au lendemain. Oui, mais en fait il y a tout un processus. Une fois qu’on a trouvé ces petits points là, il faut aussi mentalement se préparer et être capable de. Et donc trouver des intermédiaires, par exemple je prépare les repas le dimanche soir, une semaine sur deux. Et après, petit à petit, je vais pouvoir le faire toutes les semaines.

Alexandre : Alors je ne suis pas un pro de ceux qui veulent arrêter de fumer. Mais un autre exemple, c’est tout bête mais lorsqu’on est assis sur le canapé, on a pour l’habitude de s’asseoir et d’allumer la télé avec la télécommande qui est juste là. Rien que de déplacer sa télécommande dans une autre pièce le soir d’avant par exemple, ça va nous faire penser qu’en fait je m’étais dit que je n’allais pas regarder la télé, je ne vais pas le faire. Alors certes, si tu as envie d’aller regarder la télé, tu vas chercher ta télécommande. Mais tu peux pousser la chose plus loin. Dire je ne mets pas la télé au salon parce que je sais qu’à chaque fois que je m’assieds dans le canapé, je regarde la télé, mais je mets à la place un livre sur la table. Ils ont fait des expériences simplement par rapport à la proximité de ce qu’on a à disposition entre un bol de popcorn et un bol de fruits. Ils avaient déplacé le bol de popcorn juste un peu plus loin pour pas qu’on ne puisse l’atteindre lorsqu’on est assis dans le canapé. Ils avaient analysé combien on en mangeait. Il n’y a pas photo, juste le fait de pouvoir mettre en place la situation qui fait que tu vas changer ton habitude t’aide.

Juliette : Il faut trouver le petit truc au plus simple parce qu’on reste humain. Donc après des fois c’est par étapes pour arriver à un objectif final.

Alexandre : Et puis sur cet aspect de récompense, je pense qu’il y a vraiment la récompense immédiate, ce qu’on recherche principalement comme on l’a dit tout à l’heure, mais il y a aussi cette récompense sur le long terme, le reword qui est un peu décalé. Le but c’est de pouvoir se projeter aussi sur, qu’est-ce que je recherche plus loin ? Pas uniquement de me dire, bon ça me fait plaisir, je scrolle et j’ai cette dopamine qui fait du bien mon corps, je suis content sur le moment. Non. J’aurais probablement plus de satisfaction à passer du temps avec ma fille qui est juste assise à côté. Et dans dix ans, justement, j’aurai cette satisfaction là. Donc c’est toujours difficile entre le maintenant et le après.

Juliette : C’est comme se mettre au sport.

Alexandre : C’est exactement pareil.

Juliette : En fait, je veux réussir à courir, 10 km. Mais on peut déjà commencer par cinq minutes.

Alexandre : Simplement l’aspect du bien-être ou de l’espérance de vie. Alors certes, je ne suis personne pour dire que j’ai envie de vivre jusqu’à 140 ans, de loin pas. Mais pour dire, j’ai la capacité d’avoir un impact sur mon bien-être futur et actuel. Mais ce que je fais actuellement ne va pas dans ce sens là, mais ça me procure du plaisir maintenant.

Juliette : Après c’est cette notion de choix. Si on a suffisamment de recul, chacun va faire ses choix, mais après faut les assumer. Pour moi, c’est juste ça bien sûr. Est-ce qu’on veut vivre en santé ? Est-ce qu’on veut pouvoir courir après ses petits enfants ? Si on veut courir après ses petits enfants, il faut rester en forme, qu’on le veuille ou pas. Et si on ne veut pas tomber malade, il faut faire en sorte quotidiennement et toute l’année d’être en forme pour avoir un système immunitaire adéquat, pour par exemple l’hiver qui arrive avec la grippe, les virus, …

Coach et physio

Juliette : Est-ce que c’est chouette de partager les locaux avec des physiothérapeutes ? Coach – physio, je trouve que c’est hyper complémentaire. Comment toi tu le ressens ? Et tes collègues physiothérapeute, comment ils le ressentent ?

Alexandre : C’était nouveau pour eux. Le centre, il a été fondé en 2019 avec trois physiothérapeutes fondateurs qui ont directement fait appel à d’autres professionnels, coach, nutritionniste, massage, psychologue du sport. Et du coup, ils avaient cette volonté justement de créer cette multidisciplinarité. Dès le début, il y a eu une bonne collaboration et une bonne entente par rapport à qui fait quoi. On ne s’est jamais marcher dessus, par rapport à quel patient va où. Selon moi, c’est vraiment deux professions qui sont différentes dans le fonctionnement et dans quel client ou patient on traite. Donc il n’y a jamais eu de tensions. Et même à l’inverse, c’est plutôt un très bon échange, une très bonne collaboration. Par exemple, pour le suivi d’un patient physio qui a terminé ses bons de physiothérapie mais qui n’est pas encore 100 % capable d’aller faire Sierre – Zinal, et bien là on peut rentrer en compte. Donc c’est très complémentaire.

Juliette : Et il y a quand même un partage, un échange, pas de connaissances, mais de regard. Parce que chacun est conditionné. Comme tu le disais tout à l’heure, moi, je suis parfois biaisée parce que je suis physiothérapeute. C’est vrai que chacun est conditionné par rapport à sa profession. Et c’est intéressant d’avoir un autre regard, avec des professions qui se regroupent parce qu’en fait tout s’entremêle mais avec un regard différent.

Alexandre : Alors ça c’est sûr. Et on essaie vraiment de constamment échanger. Si on a un patient ou client qu’on suit en même temps, on va évidemment communiquer par rapport à cette personne et puis simplement rester un peu formé. Le centre organise des formations internes. Ça, ça permet vraiment de mettre en commun nos connaissances, d’apprendre quelque chose de nouveau si c’est au sujet de la physiothérapie ou vice versa. Et du coup, c’est une grande force selon moi. À mon avis, on va dans cette direction, où il y aura de plus en plus de centres qui collaborent entre différents corps de métier qui sont dans le même domaine.

Des workshops chez CST+

Juliette : D’ailleurs vous faites des workshops.

Alexandre : Ouais, les workshops, c’est vrai. On essaie d’une manière irrégulière, mais quatre ou cinq fois dans l’année de traiter un sujet et d’apporter la connaissance d’un professionnel de ce domaine, qu’il soit à l’interne ou quelqu’un qu’on fait venir. Pour pouvoir parler de ce sujet au tout public. Donc c’est gratuit et on essaie de faire venir les gens ici pour pouvoir leur apprendre et nous, apprendre à ce sujet.

Juliette : Il faut les suivre sur les réseaux sociaux : @c.s.t.plus

Alexandre : Oui, avec plaisir. Sur l’instagram @c.s.t.plus, on essaye de mettre les informations principales là dessus et on communique aussi par mail. Donc si vous avez simplement une envie, un besoin ou des questions particulières, vous pouvez sans autre aussi nous envoyer un petit mail. C’est avec plaisir.

Juliette : Autre chose?

Alexandre : Non, moi j’ai fait le tour de ce que j’avais à dire. J’espère que c’était clair.

Juliette : Merci. Bientôt.

Alexandre : À très vite.

Juliette : Et à bientôt.

Partager sur

Facebook

Twitter

LinkedIn

Alexandre Burnier
Préparateur physique et remise en forme

En visitant ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies afin de vous proposer des services et des offres adaptés à vos préférences.